La 67e Berlinale, premier grand festival de cinéma de l'année à la dimension politique assumée, a été le théâtre depuis son ouverture jeudi de nombreuses critiques des participants à l'égard du président américain Donald Trump.

En voici les principales:

Résistance

«Être Américain dans la période actuelle dans un festival international c'est un moment incroyable. Je veux que l'on sache qu'il y a de nombreuses personnes dans mon pays qui sont prêtes à résister», a lâché l'actrice américaine Maggie Gyllenhaal, membre du jury, lors de la conférence de presse d'ouverture du festival, en référence à la situation politique aux États-Unis depuis l'élection de M. Trump.

Hausse de la criminalité

«Dès que Donald Trump est devenu candidat à la présidence, le nombre de crimes motivés par la haine a considérablement augmenté, et je crois que vous constatez le même phénomène en Europe» où nombre de pays sont confrontés à un essor de partis populistes ou d'extrême droite, a estimé l'acteur américain Richard Gere, venu présenter The Dinner, un thriller psychologique hanté par l'ombre de Donald Trump.

«Malheureusement, nous avons des dirigeants qui attisent la peur et cette peur nous fait faire des choses terribles», a souligné l'acteur, connu pour être un défenseur des droits de l'homme.

L'arme nucléaire

L'un des coréalisateurs de The Bomb, un film quasi expérimental sur le danger des armes nucléaires, le journaliste d'investigation américain Eric Schlosser, a fait le parallèle entre M. Trump et les membres de l'armée de l'Air américaine, l'US Air Force, appelés à en manipuler: ils sont soumis à des «tests de fiabilité» pour déterminer s'ils sont «stables émotionnellement», moralement «intègres» où s'ils n'ont pas «de problèmes financiers», a-t-il indiqué vendredi lors de la projection du film.

Selon ces critères, «mon président actuel (Donald Trump) ne serait pas admis au sein de l'US Air Force où à un quelconque endroit près d'une arme nucléaire. Et pourtant, en ce moment, il est la seule personne autorisée (aux États-Unis) à donner l'ordre d'utiliser une arme nucléaire», a-t-il dit.

Abattre les murs

«Je vais enquêter sur la façon d'abattre les murs, il y a de nombreux experts (en la matière à Berlin) et je vais revenir au Mexique avec des informations», a dit le Mexicain Diego Luna, autre membre du jury, dans une double référence au mur de Berlin, tombé en 1989, et à celui qu'entend édifier Donald Trump entre le Mexique et les États-Unis.

«La seule chose positive est qu'il doit y avoir une réaction (au projet de Donald Trump) et je veux y prendre part», a ajouté l'acteur qui apparaît dans le dernier volet de la saga Star Wars («Rogue one»).

Effet dévastateur

«Dans les société civilisées, les arts ne sont pas un accessoires à la société. Ils devraient être une partie intégrante de la société et malheureusement, beaucoup d'Américains et de politiciens ne voient les choses comme cela», a estimé l'acteur américain Stanley Tucci, qui redoute l'effet «dévastateur» que pourrait avoir l'élection de M. Trump pour les financements fédéraux à destination de l'art et de la culture.