Le 41e Festival d'Annecy, grand rendez-vous international du cinéma d'animation, s'est ouvert lundi soir avec la projection de Zombillénium, une comédie en 3D croquant le quotidien joyeusement macabre d'un parc d'attractions tenu par des morts-vivants.

Quelque 250 films, venus du monde entier, seront projetés jusqu'au 17 juin dans cette ville des Alpes françaises.

La principale attraction pourrait se vivre en marge du grand écran, un casque vissé sur la tête: professionnels et grand public auront l'opportunité de tester dix projets de courts métrages ou de vidéoclips conçus au moyen de cette technologie.

«Il est encore difficile de marquer des tendances dans l'univers de la réalité virtuelle», commente le directeur artistique du festival, Marcel Jean. «Impossible d'affirmer où elle en sera dans deux ou trois ans. Actuellement, l'enjeu principal dans l'animation est celui de sa viabilité (...) Nous en sommes encore au stade de l'exploration.»

Côté films, la programmation 2017 tourne autour de l'intime et du social, explorant de façon très concrète des thèmes comme la solitude ou la sexualité, la question des migrants ou la jeunesse. Elle rendra un hommage appuyé à la Chine tandis que la compétition est dominée par le Japon, qui présente trois des neuf films que devra départager le jury des longs métrages emmené par la cinéaste française Céline Sciamma.

Le festival a changé de physionomie après le refus des autorités chinoises d'accorder une autorisation de sortie à «Have a nice day» de Liu Jian, qui a contraint les organisateurs à le déprogrammer. Projeté au dernier festival de Berlin, le film moque l'obsession pour l'argent de la société chinoise.

Retour du créateur de Goldorak

Pour succéder au film helvético-français Ma vie de courgette, vainqueur en 2016, la Chine pourra toujours compter sur Big fish & Begonia, de Xuan Liang et Chun Zhang, qui débarque à Annecy précédé d'une très belle réputation technique et d'un gros succès public. Inspiré de contes traditionnels et mythologiques, le film raconte l'histoire de Chun, une adolescente d'une autre planète envoyée sur Terre à ses 16 ans pour procéder à un rituel de passage à l'âge adulte.

La Polonaise Dorota Kobiela et le Britannique Hugh Welchman pourraient tirer leur épingle du jeu avec La passion Van Gogh, oeuvre très attendue pour sa graphie originale, basée sur quelque 120 peintures et 800 lettres manuscrites de l'artiste.

L'autre surprise pourrait venir d'Allemagne avec Téhéran tabou, film du réalisateur germano-iranien Ali Soozandeh - présenté à Cannes à la Semaine de la critique - qui narre le combat chevronné de trois femmes et d'un jeune musicien pour s'émanciper des tabous de la société iranienne.

Toujours en compétition, les maigres espoirs français reposeront cette année sur Zombillénium, d'Arthur de Pins et Alexis Ducord, présenté en ouverture.

Comme à l'accoutumée, le festival accordera une place de choix aux grands studios avec les projections en avant-première de plusieurs longs métrages attendus: Despicable Me 3, de Pierre Coffin et Kyle Balda (Universal); Captain Underpants, de David Soren (Dreamworks); ou encore Cars 3, de Brian Fee (Disney).

Enfin, l'édition 2017 sera marquée par le retour sur les rives du lac d'Annecy du dessinateur japonais Go Nagai. Le créateur de Goldorak viendra présenter les premières images exclusives de Mazinger Z, adaptation d'un manga des années 1970 qui avait ouvert la voie à la naissance du célèbre robot justicier.

Plus grand rendez-vous au monde dédié aux professionnels du secteur, le Marché international du film d'animation d'Annecy (MIFA) accueillera 73 délégations et une nouveauté: le «MIFA campus», journée de rencontres entre ses différents acteurs autour de la formation et du recrutement.