Brad Pitt, Steve Carell, Christian Bale, Ryan Gosling... The Big Short a clôturé jeudi le festival du film AFI de Los Angeles et mise sur les stars pour décrypter les racines complexes de la dernière crise financière.

Le film produit par Brad Pitt fait déjà parler de lui pour les Oscars, notamment la performance de Steve Carell, déjà nommé l'an dernier pour Foxcatcher.

Il incarne un banquier lucide, dépressif et l'un des rares à éprouver de la culpabilité face à une catastrophe qui a privé des millions d'Américains de leur maison, leur emploi ou leurs économies.

La crise financière et immobilière a déjà donné lieu à plusieurs films comme Margin Call, dépeignant la faillite d'une banque à l'image de Lehman Brothers, 99 Homes, sur les évictions, ou encore le documentaire oscarisé Inside Job.

The Big Short, adaptation du livre éponyme de l'écrivain à succès Michael Lewis, relate sur un ton tragicomique comment une bulle immobilière aux États-Unis, la fameuse crise des subprimes, a entraîné un quasi-effondrement du système financier mondial.

Avec humour et à grand renfort de stars, le film qui sort le 23 décembre aux États-Unis comme en France explique en langage clair le jargon obscur des banquiers, notamment son titre, qui vient de l'expression «to short» parier contre.

La star australienne Margot Robbie est mise à contribution, nue dans un bain moussant, pour expliquer qu'un prêt immobilier «subprime» signifie un prêt à un emprunteur insolvable: «Quand vous entendez subprime, pensez ''c'est de la m--de''».

Le chef Anthony Bourdain explique qu'un CDO (Collaterized Debt Obligation) permet de fourguer à des investisseurs peu alertes des prêts immobiliers risqués. Comme un restaurant qui veut recycler son poisson pas très frais dans un ragoût: «Ce n'est plus du vieux poisson, ça devient un plat totalement nouveau».

Le film s'appuie sur une galerie de personnages satiriques: Christian Bale joue Michael Burry, le véritable gérant du fonds spéculatif Scion Capital qui a été l'un des premiers à voir le désastre arriver... Et à en profiter.

Ryan Gosling incarne un gestionnaire de fonds spéculatif arrogant et vénal, Brad Pitt un investisseur lucide et sombre. Il y a aussi le duo sans scrupules qui se vante de vendre des prêts à des immigrés analphabètes et insolvables, une employée érotomane de la SEC, l'autorité américaine de la Bourse, qui ne pense qu'à se recaser dans une banque d'affaires.

The Hollywood Reporter juge le film «bien trop long», Variety le qualifie de «farce post-moderne hyper caféïnée». Le site de prédictions sur les Oscars Goldderby.com place quant à lui Steve Carell dans les dix acteurs les mieux placés pour l'instant pour remporter la statuette du meilleur acteur, et le film dans le top 15.