Le festival de cinéma tenu dans la capitale de la province de Guipúzcoa, joyau du Pays basque, en est à sa 63e édition cette année. Dans la langue espagnole, la ville porte bien sûr le nom de San Sebastián. Mais dans cette noble cité du nord de l'Espagne, située à quelques kilomètres à peine de la frontière française, la langue locale prime fièrement sur les autres. Bienvenue, donc, au Donostia Zinemaldia.

Fondé en 1953, avec le but avoué de mettre principalement en valeur les productions cinématographiques espagnoles, ce festival compétitif s'est évidemment internationalisé au fil des ans. Au point d'être devenu aujourd'hui, avec Rotterdam, Karlovy Vary et Locarno, l'un des plus importants festivals «intermédiaires» de cinéma d'Europe. Entendez par là que, sans être aussi prestigieux que Cannes, Venise et Berlin, le Festival de film de San Sebastián s'est quand même trouvé une niche enviable sur le circuit.

Même si la programmation propose aux festivaliers des productions venues de partout, il reste que le mandat historique du festival est aujourd'hui toujours honoré. Et apprécié. Seulement dans la sélection officielle (compétition, hors-concours et présentations spéciales), on compte pas moins de 11 productions espagnoles. Le cinéma hispanophone occupe ici la part du gâteau, d'autant que le festival a aussi tissé des liens privilégiés avec l'industrie cinématographique latino-américaine.

Le 63e Festival de San Sebastián a d'ailleurs été lancé la semaine dernière avec Regression, un film d'Alejandro Amenábar. Ce suspense psychologique, dont les têtes d'affiche sont Ethan Hawke et Emma Watson, est d'ailleurs coproduit avec le Canada.

Parmi les 17 longs métrages sélectionnés dans la compétition officielle, qui concourent pour la Coquille d'or (la récompense suprême du festival), cinq portent la bannière espagnole.

Le festival de Toronto n'ayant pas de volet compétitif reconnu par la Fédération internationale des associations de producteurs de films (FIAPF), certains longs métrages présentés au TIFF se retrouvent en compétition ici. C'est notamment le cas du drame africain de Joachim Lafosse Les chevaliers blancs (avec Vincent Lindon et Louise Bourgoin), de Freeheld, un film de Peter Sollett avec Julianne Moore et Ellen Page, de même que High-Rise (Ben Wheatley), dont les têtes d'affiche sont Tom Hiddleston, Sienna Miller et Jeremy Irons.

Les démons fait son entrée aujourd'hui

Un seul film canadien peut prétendre cette année à la Coquille d'or. Il s'agit du film Les démons, le premier film de fiction de Philippe Lesage. Célébré jusqu'ici pour ses qualités de documentariste (Ce coeur qui bat, Laylou), le cinéaste québécois s'amène ici avec un film qu'on annonce riche en frissons. Mettant en vedette Edouard Tremblay-Grenier, Pascale Bussières, Pier-Luc Funk et Laurent Lucas, Les démons relate l'histoire d'un garçon de 10 ans, craintif de tout, qui verra peu à peu la réalité rattraper son imagination.

Présenté à San Sebastián en primeur mondiale, Les démons aura droit à une projection officielle aujourd'hui. Outre le réalisateur, Edouard Tremblay-Grenier, Pascale Bussières et le producteur Galilé Marion-Gauvin accompagneront cette présentation.

Précisons que le jury est présidé cette année par l'actrice danoise Paprika Steen (Les idiots, Open Hearts, Applaus).

Deux autres films canadiens ont aussi été sélectionnés dans d'autres sections.

Programmé dans la section des films culinaires(!), L'ADN du ceviche est un documentaire produit au Québec, tourné au Pérou. Dans ce road movie, qui ravira les foodies, le réalisateur Orlando Arriagada retrace l'histoire du plat emblématique péruvien. Du coup, il nous entraîne dans un voyage culturel fort intéressant.

Par ailleurs, After Eden, le premier long métrage de Hans Christian Berger, concourt dans la section compétitive réservée aux premiers et seconds longs métrages.

Le palmarès du 63e Festival de San Sebastián sera dévoilé demain.