Tout en continuant à ratisser large, le 7e Festival du film de stop motion de Montréal (FFSMM) mettra cette année l'accent sur le talent de la métropole. Pour cela, un véhicule de marque: Le Petit Prince de Mark Osborne, qui a été entièrement tourné à Montréal et pour lequel Erik H. Goulet, directeur (et âme) du FFSMM, a agi à titre de responsable de l'équipe de fabrication des armatures des marionnettes.

Lesquelles étaient d'ailleurs «en vedette» - le prince, l'aviateur et le serpent - lors de la conférence de presse tenue hier où a été annoncée la programmation de l'événement qui se tient les 25, 26 et 27 septembre au Théâtre Alexandre DeSève de l'Université Concordia.

La «distribution» de ce film d'animation qui sortira l'an prochain, dont le tiers est réalisé en prise de vue image par image (stop motion), sera au coeur d'une présentation spéciale, Dans les coulisses du Petit Prince, qui aura lieu le samedi 26 en soirée.

Mais cet accent montréalais n'exclut pas le reste du Canada ni de la planète. Au contraire. «Nous poursuivons notre tradition des invités de marque, commencée en 2011 avec Peter Saunders et ses marionnettes de Corpse Bride et de Fantastic Mr. Fox», a indiqué Erik H. Goulet.

Classes de maître

Ainsi, cette année, Laurie Sitzia, animatrice chez Aardman Animations, présentera le processus de création des séquences animées du formidable Shaun The Sheep Movie.

Autre invité prestigieux, le réalisateur canadien Cordell Barker, en nomination à deux reprises aux Oscars pour ses courts métrages. Il donnera une classe de maître en compagnie d'une partie de l'équipe technique avec laquelle il a travaillé sur If I Was God, produit par l'ONF. Un film craquant, si bien fait qu'il serait un digne représentant du Canada aux prochains Academy Awards. À suivre.

L'ouverture de l'événement, elle, se fera avec une classe de maître donnée par l'artiste et réalisateur PES, spécialisé en animation image par image (pixilation), technique popularisée par le grand Norman McLaren qui consiste à animer des objets du quotidien. C'est fascinant et souvent très drôle.

Plus de 80 films en compétition

Le volet compétitif compte pour sa part, cette année, 88 films de stop motion provenant de 26 pays et divisé en cinq catégories. Le jury, composé de Michel Breton, Michael Hollenbeck et Laurie Sitzia, remettra les prix à la clôture du Festival.

Et puis, comme d'habitude, le FFSMM met l'accent sur la démythification de cette technique de plus en plus connue, mais qui nous émerveille toujours quand on en découvre les secrets et l'art. Pour cela, des projections familiales gratuites - celle du samedi sera d'ailleurs précédée d'une rencontre avec les cinéastes, elle, s'adressant à tous les mordus; et des ateliers de stop motion qui feront partie des Journées de la culture, au cours desquels les jeunes curieux pourront, en compagnie d'animateurs professionnels, se familiariser avec ce que l'on appelle aussi parfois l'animation en volume.

«Objets inanimés, avez-vous donc une âme...?», écrivait Alphonse de Lamartine. Le stop motion prouve que oui. Et le FFSMM participe à propager cette réponse.