Le 40e festival du cinéma américain de Deauville a ouvert ses portes vendredi soir en mêlant charme et talent avec un hommage à l'actrice californienne Jessica Chastain et la première projection en France du dernier Woody Allen, Magic in the Moonlight.

L'événement cinématographique qui, depuis 40 ans, se veut le «festival de tous les cinémas américains», celui des studios d'Hollywood, mais aussi, et de plus en plus, celui du cinéma d'auteur, va durer dix jours jusqu'au dimanche 14 septembre.

Pour la compétition officielle, 14 films seront présentés. Le jury, présidé par Costa-Gavras, est composé d'acteurs et de réalisateurs français qui ont déjà présidé le festival.

En mettant en valeur Jessica Chastain, le festival rend hommage à une comédienne de 37 ans, à l'aise dans tous les registres, qui a déjà 11 ans de carrière derrière elle, mais qui crève l'écran depuis seulement trois ans.

L'actrice a inauguré une cabine de plage à son nom le long des fameuses planches de la cité balnéaire normande, comme de nombreuses vedettes américaines l'ont fait avant elle, devant un public enthousiaste, sous le charme de sa simplicité.

Pierre Lescure, directeur du festival de Cannes et un des membres du jury l'a qualifiée de «pure merveille» au cours de l'hommage rendu dans la grande salle du Centre international, coeur du festival. Elle, a «explosé» en 2011, dans plusieurs films dont The Tree of Life, de Terrence Malick, Palme d'or à Cannes.

En 2013, Zero Dark Thirty, récit de la traque d'Oussama Ben Laden, lui vaut le Golden globe de la meilleure actrice.

Cette année, le public va la revoir dans quatre films sortant prochainement: Mademoiselle Julie de Liv Ullmann, Interstellar de Christopher Nolan, Seduced and abandonned, un documentaire de James Toback et The disappearance of Eleanor Rigby: Them de Ned Benson.

Ce dernier film, projeté en avant-première samedi à Deauville, est le troisième volet de cette histoire d'amour contrariée d'un couple new-yorkais. C'est une sorte de synthèse des deux premiers films relatant l'histoire vue du côté de l'homme (:Him), joué par James McAvoy et du point de vue de sa partenaire (:Her).

«Mick Jagger producteur»

Magic in the Moonlight, la nouvelle comédie romantique de Woody Allen, qui n'était pas présent a été projeté vendredi soir en première en France.

Tourné dans le sud de la France, et se déroulant dans les années 1920, le film met en scène un grand magicien de l'époque, interprété par l'acteur britannique Colin Firth qui va tenter de démasquer l'imposture d'une médium, jouée par Emma Stone, dont il va finalement tomber amoureux.

La salle l'a salué sans enthousiasme. Le cinéaste bientôt octogénaire livre cette fois une parabole bien ficelée sur l'opposition entre l'irrationnel qui aide à rendre la vie plus belle et le monde rationnel, mais froid dominé par la science.

«C'est du Woody Allen, cela termine bien cette belle soirée» a commenté pour l'AFP Pierre Lescure.

Un autre temps fort du festival sera la venue le vendredi 12 septembre de Mick Jagger. Le chanteur des Rolling Stones assistera à un biopic, dont il est le coproducteur, sur la vie de James Brown. Dans ce film de Tate Taylor, intitulé Get on up, le rôle du roi de la soul est confié à Chadwick Boseman.

En fin de semaine prochaine l'acteur Pierce Brosnan viendra présenter en avant-première The November Man, un thriller de Roger Donaldson.

D'autres hommages seront rendus aussi au «roi de la comédie américaine» Will Ferrel, au réalisateur John McTiernan, au producteur et scénariste Brian Grazer ainsi qu'au comédien et producteur Ray Liotta.

Le festival sera clôturé par la projection de Sin City: j'ai tué pour elle, en présence de Frank Miller, auteur de bandes dessinées et coréalisateur avec Robert Rodriguez.