Omar du réalisateur palestinien Hany Abu Assad, un thriller sur l'amitié et la vie de trois jeunes de Cisjordanie brisée par l'occupation israélienne, a été primé vendredi soir au Festival International du film de Dubaï.

Omar, jeune boulanger, escalade chaque jour le mur de séparation érigé par Israël pour retrouver sa petite amie. Mais sa vie bascule lorsqu'il est arrêté après avoir fait avec ses deux amis d'enfance le coup de feu contre un barrage militaire israélien.

Libéré à la condition de livrer celui parmi ses amis qui a provoqué la mort d'un soldat israélien, il recherche le traitre qui l'a livré pour se blanchir des accusations de collaboration.

Le film a reçu le Muhr (étalon) du meilleur long métrage arabe et a valu à Hany Abu Assad le prix du meilleur réalisateur.

«À mon avis, le cinéma palestinien est en train de faire des progrès, même s'il n'a pas atteint le niveau auquel nous aspirons», a déclaré à l'AFP le réalisateur, qui avait déjà raconté dans Paradise Now (2005) l'histoire de deux jeunes kamikazes qui renoncent au dernier moment.

Plusieurs longs métrages palestiniens ont été présentés au cours de cette 10e édition du Festival de Dubaï, qui commence à s'imposer comme principale vitrine de la production cinématographique dans la région.

Ainsi, Cherien Dabis a dépeint dans May in the Summer les difficultés des Américains d'origine arabe à s'intégrer dans la société jordanienne, après avoir montré dans Amreek (2009) le parcours d'une Palestinienne ayant choisi d'émigrer aux Etats-Unis.

Au total, 174 films venus de 57 pays ont été présentés durant le festival, dont une centaine de films du monde arabe.

Le prix spécial du jury a été décerné au film marocain C'est eux les chiens, du réalisateur Hicham Lasri, sur le drame des prisonniers politiques.

L'actrice égyptienne Yasmine Raees a obtenu le prix de la meilleure actrice pour son rôle dans La fille de l'usine, du réalisateur Mohamed Khan, chronique de la vie d'une jeune ouvrière égyptienne en butte au sexisme.

Parmi les autres films présentés figurait le long métrage du réalisateur syrien Mohamed Malas, Une échelle pour Damas, premier film de fiction tourné dans la Syrie en pleine tourmente.

Filmé en avril 2012 dans la capitale syrienne, où M. Malas habite toujours, il raconte la cohabitation de Syriens des différentes communautés du pays dans une maison du vieux Damas.