Le président de la Société de développement des entreprises culturelles (SODEC), François Macerola, estime que son projet de rapprocher les différents festivals de cinéma montréalais afin de mettre en commun certains services fait son chemin.

Le Festival du nouveau cinéma (FNC) et le festival Fantasia travaillent avec la SODEC dans ce dossier et d'autres festivals, plus petits, manifestent également de l'intérêt pour cette idée, affirme-t-il. Le Festival des films du monde (FFM) reste toutefois en retrait.

«Je travaille de très près avec les administrations de Fantasia et du FNC et on progresse», a assuré M. Macerola au cours d'une entrevue éditoriale accordée cette semaine à La Presse. «Le 31 mars 2013, nous devons nous remettre mutuellement de la documentation pour voir comment nous pourrions travailler ensemble.»

D'autres festivals, tels ceux du film black (FIFBM) et sur l'art (FIFA), ont également cogné à la porte de la SODEC pour en savoir plus sur cette démarche de consolidation.

Le mot, ici, a toute son importance. M. Macerola repousse l'idée d'une fusion. «Je n'ai jamais parlé de ça, dit-il. On souhaite garder l'identité propre à chaque festival tout en permettant de consolider certaines activités de nature administrative. On laisse à chacun son champ de compétences sur le plan de la programmation.»

Des exemples: la billetterie, les ressources humaines, les services de design, la publicité et même un local commun. Le but derrière tout cela serait de faire des économies de coûts de fonctionnement qui seraient réinvesties dans la programmation.

Le président de la SODEC croit qu'il serait intéressant de fournir les services d'un consultant au FNC et à Fantasia afin qu'ils approfondissent leur réflexion. Il aimerait bien aussi vendre une image de «Montréal, ville du cinéma» en utilisant un nom parapluie. «J'avais pensé à Montréal en lumière, mais Alain Simard [Spectra] l'a déjà pris», dit-il avec humour.

Plus tôt cette année, Fantasia et le FNC ont conclu un premier accord de collaboration pour faire venir et se partager une rétrospective marquant le centenaire du studio de cinéma japonais Nikkatsu. Les choses auraient bien fonctionné.

Et le FFM dans tout cela? «On les a invités, mais ils ne sont pas venus», dit M. Macerola.

Quelques minutes plus tard, il rappellera la douloureuse histoire de la création du nouveau festival du film de Montréal de 2005, événement géré par Spectra avec l'aide financière des institutions publiques. Résultat: de nombreux acteurs du milieu du cinéma montréalais s'étaient rangés derrière le FFM et le festival de Spectra avait fermé les livres après une seule présentation.

«Serge Losique [président du FFM] a, à un moment, été maltraité par la SODEC et par Téléfilm Canada, reconnaît M. Macerola. Cela l'a aigri. Il craint toujours que quelqu'un veuille lui enlever son festival.»