La minisérie WandaVision, citée 23 fois aux prix Emmy, a permis à Elizabeth Olsen d’approfondir le personnage de Wanda Maximoff qui, au dernier épisode, atteint son plein potentiel en devenant Scarlet Witch (la Sorcière rouge). Elle est de retour, plus forte que jamais, dans le film Doctor Strange in the Multiverse of Madness, de Sam Raimi. La Presse s’est entretenue avec l’actrice, qui défend le rôle depuis 2014.

Elle a perdu ses parents lorsqu’elle n’était qu’une enfant, puis son frère jumeau, ses propres garçons jumeaux et, finalement, son mari. Sans compter qu’elle a été tenue captive et victime d’expérimentations, en plus d’être témoin de la destruction de son pays, la Sokovie. La vie de Wanda Maximoff n’est qu’une série de traumatismes.

Dans WandaVision, la gestion du deuil était brillamment abordée. Wanda se sert des habitants de la ville de Westview – et de sa magie – pour vivre le sien, ou plutôt le fuir. Lorsque la magie cesse d’opérer, « la réalité » qu’elle s’était créée s’effondre. À la fin, elle accepte son destin et devient la toute-puissante Scarlet Witch. Une décision qui n’est pas sans conséquence.

C’est à la suite de cette épreuve qu’on la retrouve dans Doctor Strange in the Multiverse of Madness, qui sort au cinéma jeudi. « Pour la première fois, les choses sont claires pour elle, indique Elizabeth Olsen lors d’une entrevue virtuelle. Elle ne se demande plus pourquoi elle a ces pouvoirs et si elle devrait les utiliser. Elle accepte qu’elle soit cette femme mythique et que c’était son destin. »

Dans cette nouvelle aventure, la jeune America Chavez (Xochitl Gomez) arrive d’un univers parallèle poursuivie par des monstres géants voulant lui arracher son pouvoir : celui de se déplacer dans le multivers. Elle rencontre Doctor Strange (Benedict Cumberbatch) et lui demande de l’aider. Devant une telle menace, le sorcier décide de faire appel à l’Avenger la plus puissante qu’il connaît, Wanda, qui, rappelons-le, a tenu tête à Thanos dans Infinity War et Endgame.

Alors que dans WandaVision, la personnalité et les nuances de Wanda se révélaient en passant d’une décennie à l’autre, dans le cadre très particulier d’une fausse émission de télé, le personnage que l’on retrouve dans Multiverse of Madness est plus achevé. Elle a tourné la page d’un autre triste chapitre de sa vie et est prête à entamer un tout nouveau livre.

Avec WandaVision, nous avons vu une femme qui peut être drôle, maternelle et amoureuse. J’ai aimé explorer ses différentes facettes et créer d’une certaine façon de nouvelles bases pour le personnage, plutôt que de m’appuyer sur les petites pièces du casse-tête construit au fil des films précédents.

Elizabeth Olsen

Même si la série permet de mieux comprendre pourquoi Wanda a décidé de ne plus contenir la puissance de Scarlet Witch et d’utiliser « la magie du chaos », le film de Sam Raimi la présente au début d’un nouveau parcours et résume bien ce qui l’a conduite là. « On découvre des aspects que je n’avais pas encore réussi à explorer, estime Elizabeth Olsen. Ce qu’elle a appris lui apporte une confiance que nous n’avions pas encore vue chez elle. »

PHOTO ALEX J. BERLINER, FOURNIE PAR ABIMAGES

Elizabeth Olsen à la première mondiale de Doctor Strange in the Multiverse of Madness, le 2 mai, à Hollywood

Des fans loyaux

Le jeu d’Elizabeth Olsen, sa dynamique avec Paul Bettany et Kathryn Hahn – les trois ont été nommés aux derniers prix Emmy –, l’esthétisme et le mélange des genres de WandaVision ont séduit de nombreux téléspectateurs confinés, à l’hiver 2021. Scarlet Witch, créée par Stan Lee et Jack Kirby, en 1964, était déjà l’un des personnages de comics les plus aimés. La série de Disney+ n’a fait qu’amplifier le phénomène. Ce qui unit de nombreux fans est leur souhait collectif d’enfin voir Wanda vivre des jours heureux. Elizabeth Olsen en est bien consciente. « La clarté de son état d’esprit est nouvelle et excitante, alors je suis très curieuse de voir de quelle façon les fans vont réagir en voyant le film. »

PHOTO FOURNIE PAR MARVEL STUDIOS

Wanda Maximoff (Elizabeth Olsen) entourée de ses fils Tommy (Jett Klyne) et Billy (Julian Hilliard) dans la série WandaVision

La comédienne aimerait même que les passionnés de Wanda soient consultés pour préparer la suite de ses aventures dans l’Univers cinématographique Marvel (MCU). « Je crois réellement que les fans ont souvent les meilleures idées et que nous sommes à un stade où leur participation pourrait vraiment être bénéfique pour mon personnage. »

Gentil Sam Raimi

Même s’il n’a pas été très actif dans les dernières années, le réalisateur Sam Raimi reste très respecté et l’impact de ses œuvres passées – la trilogie Spider-Man des années 2000, la série de films Evil Dead et Darkman, notamment – est indéniable. Son amour du cinéma d’horreur et la promesse que Multiverse of Madness serait le premier film du MCU à aborder le genre ont réjoui de nombreux amateurs d’épouvante.

« Sam est un homme tellement gentil, ce qui rend encore plus incroyable qu’il soit derrière tous ces films horrifiants, confie Elizabeth Olsen. Il est doux, humble et s’assure que tout le monde soit heureux. Il m’a vraiment permis d’émettre mon opinion et d’avoir une voix. »

PHOTO HANNAH MCKAY, ARCHIVES REUTERS

Les comédiens Benedict Wong, Benedict Cumberbatch et Elizabeth Olsen ainsi que le réalisateur Sam Raimi lors d’un évènement, le 26 avril, à Londres, en vue de la sortie du long métrage.

En conférence de presse virtuelle, l’actrice a affirmé que cette « voix » est cruciale à son processus de création, car, pour ses personnages, son « but est de défendre leur perspective, que ce soit une force ou une faiblesse ». Sam Raimi a enchaîné en disant qu’il trouve cette façon de faire brillante puisque « c’est ce qu’on essaie de faire dans la vraie vie. Nous tentons tous de faire comprendre nos croyances en les expliquant et en les défendant. Lizzie [le surnom d’Elizabeth Olsen] le fait avec une grande humanité dans le film, ce qui permet de rejoindre les gens dans la salle ».

Doctor Strange in the Multiverse of Madness (Docteur Strange dans le multivers de la folie) prend l’affiche le 5 mai.