Centre d’artistes autogéré et voué à la création vidéo, le Vidéographe célèbre ses 50 ans cette année. Un demi-siècle où sont passés de nombreux cinéastes de renom, mais aussi tous ceux qui avaient un fort désir de s’exprimer par l’image en prenant le chemin le moins fréquenté. Ce samedi, les Rendez-vous Québec Cinéma célèbrent le Vidéographe dans un 5 à 7 animé par Luc Bourdon, avec qui La Presse a parlé.

Cinéaste bien connu pour ses essais documentaires La mémoire des anges et La part du diable, collages de chutes de plusieurs autres films de l’ONF, Luc Boudron appartient d’abord au monde de la vidéo. Et nous rappelle avec chaleur en entrevue que l’étymologie latine du mot signifie « je vois ».

Toute l’essence de la mission de l’organisme Vidéographe est là. Le centre d’artistes autogéré qu’a créé et dirigé Robert Forget est né en 1971 dans la foulée du désir de s’exprimer par l’image en mouvement autrement que par la télévision et le cinéma.

« La vidéo est un support pour rendre le cinéma expérimental plus visible, dit M. Bourdon en entrevue. Oui, c’est très niché, mais ça l’est au même titre que chaque institution artistique. La différence est que le Vidéographe a présenté ce que les autres institutions ne présentaient pas : la tradition de l’art vidéo où tout un chacun pouvait dire : je vois. »

Et l’initiative a donné lieu à l’émergence d’une pépinière de nouveaux talents. Outre Luc Bourdon, le Vidéographe a été un lieu de passage, de création, de production et de diffusion pour les Robert Morin, Robin Aubert, Louis Bélanger, Rodrigue Jean, Chloé Leriche et Anne Émond, signale M. Bourdon.

La deuxième vie du Vidéographe

Ce soir, dans un 5 à 7 diffusé sur la page Facebook des RVQC, M. Bourdon reviendra sur les 50 ans de l’institution dans une présentation en deux temps. D’abord, avec le cinéaste et professeur Jean-Pierre Masse, il discutera des premières années du Vidéographe. L’entretien sera entrecoupé de trois extraits d’images de l’époque.

Dans le deuxième volet, M. Bourdon s’entretiendra avec le cinéaste et membre du conseil d’administration Pierre Hébert, la commissaire Karine Boulanger et le coordonnateur à la distribution Denis Vaillancourt. Ils se pencheront sur ce qu’est devenu le Vidéographe aujourd’hui.

M. Bourdon nous en donne un avant-goût : « C’est devenu une maison de distribution et de mise en valeur de sa collection [estimée à 2300 œuvres] à travers toutes sortes de projets. »

Avec la démocratisation des outils de tournage et de montage (l’exemple typique étant l'iPhone), l’organisme ne fait plus vraiment de production. Mais il ne vit pas dans la nostalgie pour autant. Son travail de diffusion est très dynamique.

Avec une dizaine d’employés, le centre diffuse bon an mal an de 40 à 50 nouveaux courts métrages par année, participe à une centaine de festivals et crée in situ une vingtaine de projets mettant en valeur les œuvres de la collection.

Depuis un an, M. Bourdon a justement été embauché comme commissaire invité afin de se plonger dans tout ce trésor de vidéos et d’en tirer des œuvres qu’il classe et diffuse par thèmes.

Ce sera d’ailleurs le cas durant les RVQC, car, en marge du 5 à 7 de samedi, on pourra voir durant toute la durée du festival, et ce, jusqu’au 8 mai, une série de films de l’institution intitulée « Les vidéographes : premières œuvres ».

Le 5 à 7, ce samedi à 17 h sur la page Facebook des Rendez-vous Québec Cinéma

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