De nombreux habitants des Îles-de-la-Madeleine ont été recrutés pour la production du film Au revoir le bonheur de Ken Scott, que ce soit pour de petits rôles, de la figuration ou les volets techniques. Kloé Jiangzhu Arseneau, énergique jeune femme de 27 ans, a été au cœur de cette opération. Entrevue.

Au générique du film, on la nomme sous le titre « distribution des rôles et collaboratrice aux Îles ». On aurait pu ajouter comédienne et touche-à-tout tellement Kloé Jiangzhu Arseneau a consacré des mois à préparer le terrain pour le tournage et a été au cœur de l’action au moment de celui-ci.

« J’ai recruté plus de 200 personnes, dit-elle fièrement en entrevue téléphonique. Ayant ma propre entreprise en services événementiels et en production de spectacles, ça m’ouvre plusieurs possibilités. Il m’arrive parfois d’être assistante à la production. Mais c’est la première fois que je faisais du casting, sous la supervision de la compagnie GrosPlan. »

Sur la page Facebook de sa société, on découvre des « appels de candidatures » qu’elle a mis en ligne. Sur l’un d’eux, on lit que la production du film cherche une chef cuisinière, un photographe, un marchand de poisson, un couple dans la cinquantaine et bien d’autres.

PHOTO FOURNIE PAR KLOÉ JIANGZHU ARSENEAU

Mme Jiangzhu Arseneau sur le plateau de tournage du film

En raison de la COVID-19, il fallait plus d’habitants provenant des Îles que d’ordinaire. Et il nous fallait travailler en fonction des restrictions sanitaires. Ainsi, quand on cherchait un couple, il en fallait un vrai pour que les personnes puissent s’embrasser.

Kloé Jiangzhu Arseneau

Née il y a 27 ans en République populaire de Chine, Kloé Jiangzhu Arseneau avait 10 mois lorsqu’elle est devenue la fille de parents madelinots. « Je suis la première Chinoise adoptée aux Îles, lance-t-elle avec l’accent singulier de ce coin de pays. Et aujourd’hui, nous sommes rendues dix ! Comme j’ai toujours été dans le milieu du spectacle, tout le monde me connaît ici. »

Plus jeune, Kloé Jiangzhu Arseneau a tenté sa chance comme comédienne à Montréal. Elle a eu quelques rôles dans 30 vies, Blue Moon et même dans une édition du Bye bye. Mais les Îles et sa famille lui manquaient trop. Elle y est retournée et a créé son entreprise.

PHOTO FOURNIE PAR KLOÉ JIANGZHU ARSENEAU

Kloé Jiangzhu Arseneau a consacré des mois de travail au film Au revoir le bonheur de Ken Scott.

Au fil des ans, la jeune femme a travaillé sur plusieurs productions, de fiction ou documentaires, qui sont passées par les Îles-de-la-Madeleine. La première fois remonte au tournage de La peur de l’eau de Gabriel Pelletier, sorti en 2011. Elle a aussi travaillé sur la série documentaire Un homme à la mer consacrée au spécialiste de la plongée Mario Cyr.

« Mais avec Au revoir le bonheur, c’est la première fois que je faisais du casting et j’ai adoré ça », lance-t-elle.

PHOTO FOURNIE PAR VÉRONIQUE ST-ONGE

Le réalisateur Ken Scott avec, de gauche à droite, Laurent Martinet, Tom Gaudet, Anthony Nadeau-Arseneau et Laurent Gabriel Thériault, de jeunes Madelinots recrutés pour jouer dans Au revoir le bonheur.

La parole aux enfants

Le plus grand défi de distribution à relever a été celui des enfants, souligne-t-elle. Ils étaient nombreux en audition et elle devait en choisir de différents âges pour représenter les quatre personnages principaux, soit Nicolas (François Arnaud), Thomas (Antoine Bertrand), William (Patrice Robitaille) et Charles-Alexandre (Louis Morissette), à différentes étapes de leur vie.

À travers quelques courtes scènes du film, on voit en effet les quatre frères très jeunes, en âge scolaire et adolescents. La Presse a eu l’occasion de parler avec quatre jeunes Madelinots qui ont vécu une journée sur le plateau. Ils avaient des rôles muets, mais se sont retrouvés quelques instants au cœur d’une scène.

Tom Gaudet, 11 ans, a joué deux scènes, dont l’une où on le voit seul en gros plan dans une voiture, avant de faire une ellipse vers le personnage de Thomas aujourd’hui.

PHOTO FOURNIE PAR VÉRONIQUE ST-ONGE, MÈRE DE TOM GAUDET

Tom Gaudet incarnait le personnage de Thomas (Antoine Bertrand) enfant.

On est arrivés tôt le matin, on s’est préparés et après, on est allés sur le site de tournage… et ça s’est vraiment bien passé. Je suis resté là tout un matin et une partie de l’après-midi.

Tom Gaudet

Ses camarades Laurent Martinet, Anthony Nadeau-Arseneau et Laurent Gabriel Thériault ont incarné Charles-Alexandre, William et Nicolas.

« J’ai bien aimé ma journée, dit Laurent Martinet, 11 ans. J’ai trouvé ça le fun et j’ai rencontré un comédien, Blaise Tardif, que j’avais vu une couple de fois à la télévision. Il jouait le chauffeur de taxi dans le film. »

« Pendant le film, c’était le fun. Je ne pensais pas que ça allait prendre autant de temps pour tourner une petite scène d’à peine 30 secondes », remarque de son côté Anthony Nadeau-Arseneau, qui est en deuxième secondaire.

Quant à Laurent Gabriel Thériault, 6 ans, il résume ainsi sa journée : « C’était vrai… ment… loooooong ! »

Ce qu’il a aimé le plus ? « La photo », résume l’enfant de 6 ans. Sa mère Ariane souligne qu’à la fin de la journée, les enfants ont eu la chance de poser avec Ken Scott.

Et Kloé Jiangzhu Arseneau ? « Je fais une petite apparition avec ma famille, mes parents et mon chum dans une scène au restaurant, rigole-t-elle. J’ai voulu leur faire vivre cette expérience. »

Au revoir le bonheur, en salle le 17 décembre