(Los Angeles) L’actrice américaine Robin Wright a toujours voulu passer derrière la caméra, mais ce n’est que quand l’équipe de House of Cards l’a aidée à diriger dix épisodes de la série Netflix qu’elle a gagné assez d’expérience pour réaliser son premier film.

« Quel cadeau c’était…, car sinon je n’aurais jamais eu la confiance nécessaire pour passer à autre chose et faire un long métrage, c’est sûr », explique Robin Wright lors de la première de son film Land au festival de Sundance dimanche.

Une leçon des bienfaits du travail d’équipe oubliée par le principal personnage Edee, qu’incarne Robin Wright, qui, après une tragédie personnelle décide d’habiter seule dans la nature sauvage, magnifique, mais impitoyable, du Wyoming.

Arrivant dans une cabane délabrée, à des kilomètres de toute civilisation, sans téléphone ni voiture, Edee tente d’apprendre à survivre et à chasser. Ses efforts prennent un tour périlleux avant l’arrivée d’un chasseur local.

« Pourquoi ce film ? C’est pour nous rappeler que nous avons besoin les uns des autres », a expliqué Wright lors d’une interview à distance, à cause de la pandémie.

« Nous faisons face à l’adversité et c’est généralement la compassion et la gentillesse d’une autre personne qui nous aide à surmonter les moments difficiles… Cela résonne pour chacun de nous aujourd’hui ».

Celle qui incarnait la très sophistiquée Clare Underwood dans la série Netflix a fait face à des défis sans précédent en filmant Land pendant 29 jours dans une région éloignée de l’Alberta, au Canada, où son équipe a construit une cabane en rondins à 2400 mètres.

« Nous avons eu un jour d’été, puis tout d’un coup, c’était l’hiver », a-t-elle raconté. « Et nous avons donc dû tourner 10 à 15 (scènes)… en un jour. Mais c’était faisable. »

Une scène mettant face à face Edee et un ours n’a pas pu être tournée dans la montagne au cas où l’animal dressé rencontrerait de vrais ours sauvages, qui étaient si communs sur le plateau de tournage que l’un d’eux venait régulièrement se servir de hamburgers.

Faire ses débuts à la mise en scène tout en jouant le rôle principal étant un autre défi. « Vous êtes devant la caméra, dans deux mètres de neige, et vous ne pouvez pas marcher… pour voir le film, car vous allez laisser des empreintes de pas dans la neige et vous avez besoin de filmer de la neige fraîche ! », explique Wright.

Le film, dont les premières critiques sont élogieuses, sort le 12 février dans un petit nombre de salles. Avec les Oscars reportés à avril en raison de la pandémie, il pourrait entrer dans la course aux récompenses d’Hollywood.

Le festival de Sundance, l’un des plus importants pour le cinéma indépendant aux États-Unis, se déroule cette année en virtuel, les 72 films étant présentés en streaming.

Le festival cofondé par Robert Redford se termine mercredi.