(Montréal) Une sélection à Cannes, pour un cinéaste, est une occasion en or de faire des rencontres et d’ouvrir des portes à l’étranger, surtout lorsque son film est bien reçu, comme ce fut le cas pour Monia Chokri et son premier long métrage, La femme de mon frère.

La Québécoise, qui a remporté le prix Coup de cœur du jury du volet Un certain regard, à Cannes, a senti de l’intérêt de la France, tout particulièrement.

« Beaucoup de gens en France me demandent si éventuellement, j’ai envie de faire un film là-bas, de réaliser un film », a-t-elle confié en entrevue à La Presse canadienne.

Elle a ajouté qu’il lui revenait maintenant de voir ce qui pouvait l’intéresser là-bas. Mais une chose est certaine : elle ne souhaite pas dire oui à n’importe quoi.

« Moi je ne veux pas faire un film à l’étranger juste pour faire un film. Il faudrait que ce soit un sujet que je maîtrise puis que j’aie vraiment quelque chose qui m’inspire là-bas. »

Pour l’instant, c’est au Québec que Monia Chokri poursuit l’aventure de La femme de mon frère. Le long métrage, qui met en vedette Anne-Élisabeth Bossé et Patrick Hivon, prendra l’affiche dans la province vendredi, et il a déjà reçu un bel accueil lors des récentes premières à Montréal et Québec.

La femme de mon frère raconte l’histoire de la relation entre une sœur et un frère, qui sera ébranlée par la nouvelle relation amoureuse de ce dernier. Outre les deux acteurs principaux, il met également en vedette Magalie Lépine-Blondeau, Evelyne Brochu, Micheline Bernard et Mani Soleymanlou.

Malgré toutes les portes qui pourraient s’ouvrir devant elle à l’extérieur du Québec, Monia Chokri affirme qu’elle souhaite continuer à tourner dans la province.

« Je pense que j’ai encore des choses à dire, des choses à filmer dans cette culture et cette nation qui m’inspire », a-t-elle assuré, soulignant qu’il est important pour elle de défendre le cinéma local.

Au moment où la faible popularité de plusieurs films québécois a continué de faire parler, dans la foulée du dernier gala Québec Cinéma, la jeune cinéaste se dit préoccupée par le sujet, et espère que le public aura envie d’aller voir La femme de mon frère.

« C’est vrai qu’au Québec, c’est difficile d’aller chercher le public pour différentes raisons », a-t-elle admis.

« J’ai envie que les gens aillent au cinéma, adhèrent à ce langage-là. Je me fais un souci de faire […] un cinéma d’auteur, mais c’est un cinéma qui est accessible. Je fais du cinéma pour le public, je ne fais pas du cinéma contre le public. »