Campé dans le milieu des téléréalités musicales pour jeunes chanteurs, le film Teen Spirit met en scène un tandem singulier, celui d’une adolescente à la voix d’or et d’un vieil homme qui, sous ses airs d’ours mal léché, s’avère un excellent mentor. « Une belle histoire à partager », s’enthousiasme la comédienne Elle Fanning en entrevue.

Il y a quelque chose du conte de fées assumé, de La Belle et la Bête, avec quelques variantes quand même, dans Teen Spirit, tout premier long métrage écrit et réalisé par Max Minghella.

Il y a Violet (Elle Fanning), jolie, méfiante et effarouchée adolescente d’origine polonaise qui, pour aider sa mère chef de famille monoparentale à joindre les deux bouts, chante dans le cabaret miteux du village anglais où elle vit. Et il y a Vlad (Zlatko Burić), client mal dégrossi du cabaret qui aborde Violet pour lui proposer de gérer sa carrière. Cette dernière décampe prestement pour mieux revenir. L’histoire est lancée.

Ensemble, et sans jamais mettre les pieds dans les sentiers de l’ambigu (Vlad est en fait très attiré par la mère de Violet), ils vont faire chacun leur chemin, elle vers le succès, lui vers un renouveau personnel et familial.

On demande à Elle Fanning si elle partage notre vision d’un conte de fées du XXIe siècle. « Il y a certainement de cela, dit-elle en entrevue téléphonique de Los Angeles. Particulièrement avec Vlad qui est ce bon parrain. » 

« Entre Violet et Vlad, il y a une belle relation à montrer, à partager. Violet n’a pas de père, et Vlad prend cette responsabilité. Il devient son mentor au moment où elle en a le plus besoin. Mieux encore, il la pousse à découvrir et à assumer sa personnalité. »

Somme toute, Vlad est une rencontre inespérée pour Violet qui vit de grandes espérances, mais ne sait pas comment s’y prendre pour atteindre ses rêves. Il lui reste sa volonté.

« Violet est authentique, sans compromis, poursuit la comédienne qui a eu 21 ans mardi. Peu importe les non et les rejets, elle fait le plein de courage et va sur le chemin de ses accomplissements. C’est un très beau message, car nous avons tous de grands rêves réalisables avec de la volonté. »

Violet et Elle : même combat

En y regardant de plus près, on constate que le personnage de Violet fait écho à celui d’Elle Fanning qui, en dépit d’un impressionnant curriculum vitae au cinéma et à la télévision, caressait depuis longtemps le désir de jouer dans un film musical.

« J’adore chanter, dit la comédienne qui, dans le film, fait des reprises de tubes connus comme Dancing on My Own de Robyn. Les jours de tournage où je chantais, je me sentais tellement libre. C’est la même chose avec Violet. Elle est souvent tendue, mais dès qu’elle se met à chanter, elle laisse les choses aller. Elle maîtrise parfaitement la scène. Si on me le demandait, je referais un film musical dans la seconde… »

On se doute qu’elle aime les téléréalités musicales. 

« J’ai grandi en écoutant American Idol, The Voice, etc. Il y a quelque chose de magnifique dans le fait de voir des jeunes de petites villes débarquer à Hollywood. Ça vous dit que les rêves sont réalisables. »

« Bien sûr, cela vient avec des changements de vie importants. Mais si c’est ce que les candidats veulent, c’est parfait comme ça », ajoute la comédienne.

Parlant de changements importants, on lui fait remarquer que la finale du film annonce encore des aspérités sur la route de Violet. En un sens, son regard de jeune femme dépassée par les événements retraverse ses yeux, même derrière d’épais verres fumés.

« Je pense que Max [Minghella, le réalisateur] voulait cela, reconnaît Elle Fanning. Violet ne sait pas ce qu’il y a devant elle. Elle a atteint un but, mais à partir de là, elle doit prendre les choses en main et assumer. Ça peut être épeurant de quitter le nid familial et de quitter son mentor Vlad, une personne si importante dans sa vie. »

En salle le 19 avril.