Fils aîné du célèbre commandant Cousteau, le cinéaste, plongeur et écologiste Jean-Michel Cousteau lance le film Wonders of the Sea 3D (V. F. Merveilles des mers), qui s'attarde à la vie des créatures des fonds marins et à la survie des océans. Nous l'avons joint à Santa Barbara, en Californie, pour discuter de son travail et de sa mission.

Votre film parle beaucoup de symbiose entre espèces. En est-ce le thème central?

Absolument ! Il est important de comprendre comment certaines espèces dépendent les unes des autres pour pouvoir continuer à exister. À travers nos enseignements, on apprend aux gens que la diversité est synonyme de stabilité. Et maintenant, avec la conception de nouvelles technologies, on peut voir cette symbiose dans les fonds marins.

Justement, en quoi ce nouveau film se distingue-t-il des précédents?

Les frères Mantello [Jean-Jacques et François ], qui sont mes partenaires en France, ont inventé de nouvelles technologies pour filmer en 3D le comportement de créatures et nous permettre de voir des choses que nous n'avions jamais pu voir auparavant. Certaines images ont été prises tout près des créatures et on utilise même des trépieds pour tourner. Avec ces trépieds, rien ne bouge et on peut faire des images au ralenti. Notre but est de faire en sorte que les gens tombent amoureux des océans dont nous dépendons tous en leur montrant des images extraordinaires.

En 2015, vous avez sorti le film L'océan secret pour IMAX. Comment a évolué l'état de la mer entre ce film et Wonders of the Sea?

Elle ne va pas beaucoup mieux. On ajoute 100 millions d'individus par année sur la planète. De sorte que la pression sur les océans n'arrête pas d'augmenter. Mais je suis convaincu que les choses vont évoluer grâce à la communication, tant avec les dirigeants politiques qu'avec les patrons des industries. Parce qu'ils ont aussi un coeur et des familles. Il ne faut pas les accuser et les montrer du doigt, mais entamer le dialogue. J'ai montré un de mes films à George W. Bush qui, après le visionnement, a créé la plus grande zone protégée de l'océan. Et durant sa présidence, Barack Obama a multiplié cette zone par quatre. Au-delà des dirigeants, il est tout aussi important de s'adresser aux enfants qui sont les décideurs de demain.

Dans le film, vous dites: «Il y a des morceaux manquants dans l'océan, mais je crois qu'ils ne sont pas perdus, car l'océan sait pardonner.» Vous semblez avoir une vision optimiste des choses. Qu'en dites-vous?

C'est exact. Je suis convaincu que nous, l'espèce humaine, avons la capacité [de changer les choses]. Nous sommes la seule espèce à avoir le privilège de décider de ne pas disparaître. Avant notre apparition sur la Terre, la planète marchait très, très bien. Et si nous disparaissons, elle continuera à marcher très, très bien. C'est donc notre choix de ne pas vouloir disparaître et je crois que nous allons y arriver.

Le ton de votre film n'est pas moralisateur. C'est un choix assumé?

Oui. Ce qui est important, c'est de faire comprendre aux gens l'importance et la beauté de la nature dont nous dépendons tous. Si vous protégez les océans, vous vous protégez vous-mêmes.

Votre père Jacques-Yves Cousteau nous a quittés à 87 ans. Vous en avez maintenant 80. Vous allez continuer jusqu'au bout?

Je vais vivre jusqu'à 107 ans, car je veux célébrer 100 ans de plongée sous-marine. Ceux qui plongeaient avec moi quand j'avais 7 ans ne plongent malheureusement plus ou ils sont morts. Ma mission est de protéger les océans et de perpétuer cela dans ma famille. Je ne me pose aucune question à ce sujet. Je suis honoré d'avoir eu le privilège de grandir avec les inventeurs de la plongée sous-marine [NDLR: avec des partenaires, Jacques-Yves Cousteau a perfectionné le scaphandre autonome] et du cinéma sous-marin. Je suis ravi de continuer à le faire.

En salle.

Photo fournie par TVA Films

Jean-Michel Cousteau a fait équipe avec l'ancien gouverneur de la Californie Arnold Schwarzenegger, narrateur et un des producteurs, pour ce film.