L'actrice-productrice-réalisatrice montréalaise Liliana Komorowska est rentrée de Cannes avec le sourire. Son dernier film, le court métrage de 25 minutes Ojcu (À mon père), a été bien reçu au programme Cannes court métrage (Short Film Corner) et il a retenu l'intérêt du distributeur FunFilm.

On a pu la voir comme actrice dans Omertà ou Trauma ici, sur scène avec Gabriel Arcand, mais c'est désormais comme réalisatrice que Liliana Komorowska poursuit sa carrière.

Diplômée en théâtre en Pologne à la fin des années 70, elle a tourné avec des cinéastes comme Moshé Mizrahi, Bruce Beresford et Krzysztof Zanussi, dans des soaps américains et des films québécois.

Elle connaît l'expérience de plateau comme nulle autre, sans doute. De plus, son amie la productrice Denise Robert l'a fortement encouragée à s'y lancer.

« Je me suis tout de suite sentie comme un poisson dans l'eau sur le plateau. Avoir été mariée pendant 15 ans à un réalisateur [Christian Duguay] m'avait donné le goût de passer derrière la caméra. J'avais envie de m'exprimer. Dans ma famille, on est des femmes fortes », dit la réalisatrice.

Son premier long métrage documentaire sur le cancer du sein Beauty and the Breast a remporté un prix au Festival des films du monde en 2012. Et à Cannes cette année, elle a donc présenté son court métrage Ojcu (À mon père).

LE DEUIL POLONAIS

« C'est une jeune femme, Diana Skawa [coréalisatrice], qui est venue me voir avec cette histoire très personnelle sur son grand-père disparu, comme 100 000 autres Polonais, dans les purges staliniennes en 1937-1938 », explique-t-elle.

« C'est une histoire incroyable, poursuit-elle. Les Polonais n'ont jamais pu faire le deuil de cette période sombre, terrible pour eux. »

Elle espère que son film sera évidemment montré en Pologne, mais elle souhaite que le Festival international du film de Toronto ou le Festival du nouveau cinéma à Montréal l'accueille dans sa programmation, en plus de festivals en Europe.

« Je fais tout moi-même. Cela prend du temps. C'est la première fois que cette histoire est racontée. Je l'ai tournée comme une docufiction en reconstruisant certaines scènes puisqu'il y a fort peu d'archives à ce sujet. »

Ojcu (À mon père) a été entièrement filmé à Montréal, notamment avec l'aide financière de la communauté polonaise.