Deux anciens joueurs de basket prometteurs unissent leurs talents malgré leurs différentes personnalités afin de remporter des matchs amateurs sur les différents terrains de Los Angeles.

Je n’ai rien contre les remake. Qu’ils soient bons ou mauvais, les films qui les ont inspirés existeront toujours. Et proposer une nouvelle version d’une œuvre entraîne forcément la comparaison. D’autant plus si l’originale nous est chère.

Pour moi, cela s’applique à White Men Can’t Jump. J’ai vu pour la première fois le film de Ron Shelton à 11 ou 12 ans, en VHS, alors que le basketball s’emparait rapidement de mon identité. Mes amis et moi trouvions Wesley Snipes et Woody Harrelson si cool. Même si elle est loin d’être parfaite, cette comédie de 1992 est devenue culte et son authenticité un peu trash demeure charmante.

Une nouvelle version produite par 20th Century – lire Disney – avec le gentil rappeur Jack Harlow en vedette faisait craindre le pire. La bande-annonce nous inspirait encore moins confiance. L’analogie n’est pas du bon sport, mais le White Men Can’t Jump de Calmatic (House Party, un autre remake) partait avec deux prises.

La preuve qu’il faut toujours donner la chance au coureur – encore le mauvais sport –, cette nouvelle version est plutôt bonne, et non lisse et insipide, comme je le redoutais.

Le basket de rue compte de nombreux codes et règles non écrites. Les insultes et les gros mots – le trash talk – font partie du jeu. Ce nouveau White Men Can’t Jump ancre encore plus solidement son récit dans cette culture que son prédécesseur. Les vannes légères sont remplacées par des mots plus durs, mais au moins aussi drôles. Les dialogues des scénaristes Kenya Barris et Doug Hall (les séries Black-ish et Grown-ish) ressemblent parfois à ceux d’humoristes stand-up tellement les blagues fusent de partout.

PHOTO FOURNIE PAR 20TH CENTURY STUDIOS

Myles Bullock et Vince Staples incarnent respectivement Renzo et Speedy.

Jack Harlow nous surprend par son aisance dans le rôle d’une ancienne vedette de l’Université Gonzaga ravagée par les blessures. Adepte de méditation et plein de contradictions, il rêve encore à une carrière professionnelle. Sinqua Walls joue Kamal Allen, qui était destiné à la NBA avant son arrestation. Il est quelque peu ennuyeux, mais sa relation avec son père Benji, incarné par le regretté Lance Reddick, est touchante. Bien qu’ils manquent de profondeur, les personnages interprétés par Teyana Taylor, Laura Harrier, Vince Staples et Myles Bullock contribuent à l’histoire ou sont comiques.

La musique est variée, tant dans les genres que les époques. Les scènes de basket sont bien filmées, quoique l’utilisation du ralenti devienne excessive lors du tournoi final. Le parcours pour s’y rendre est d’ailleurs trop long.

Même si la durée totale n’est que légèrement supérieure à une heure et demie, le récit progresse peu entre le début et la fin. Il s’agit essentiellement de la naissance d’une amitié improbable. C’est mignon à sa façon, mais aurais-je fait la critique de ce film exclusif à Disney+ si le titre avait été Basketball Buddies plutôt que White Men Can’t Jump ?

Sur Disney+

Consultez l’horaire du film
White Men Can’t Jump (V. F. : Les Blancs ne savent pas sauter)

Comédie

White Men Can’t Jump (V. F. : Les Blancs ne savent pas sauter)

Calmatic

Avec Sinqua Walls, Jack Harlow, Teyana Taylor

1 h 41
Sur Disney+

5,5/10