Des femmes qui participent à une thérapie dans les Rocheuses canadiennes sont harcelées par une entité mystérieuse.

L’affrontement des traumatismes est une condition sine qua non du cinéma d’épouvante. Ces maux intérieurs deviennent la métaphore de monstres qui s’expriment dans la vie de tous les jours. On n’a qu’à se rappeler le classique Don’t Look Now, de Nicolas Roeg, et, plus récemment, Men, d’Alex Garland.

La particularité de Dark Nature (Terreur sauvage), présenté à Fantasia l’été dernier, est de se dérouler en plein air et de rassembler un groupe de femmes qui tentent de combattre leurs peurs. Quoi de mieux que la sororité et la résilience pour rompre l’isolement et affronter les démons sommeillant qui symbolisent la violence conjugale ou le stress post-traumatique ?

Ce potentiel n’est toutefois jamais bien exploité au sein de ce premier long métrage écrit et réalisé par la cinéaste métisse Berkley Brady. Du récit de survie à la Deliverance (la référence en la matière), le résultat emprunte des chemins balisés, se voulant verbeux et superficiel dans sa façon d’exposer la souffrance de ses êtres.

L’ensemble ressemble surtout trop à une pâle copie de The Descent, œuvre culte de Neil Marshall, la finale tordue en moins. La façon dont les personnages affrontent la nature sauvage est similaire, tout comme cette bête qui se terre dans l’ombre.

Sauf qu’en matière de gore et de frissons, il n’y a pas grand-chose à se mettre sous la dent. Le recours aux hallucinations se veut rapidement répétitif, alors que les sursauts gratuits laissent indifférent. Lorsque la tension apparaît lors de l’affrontement final, il est déjà trop tard.

Cela est d’autant plus dommage que la réalisatrice affiche un talent certain à soigner son ambiance et son atmosphère. Sa photographie exploite à bon escient les grands espaces, la musique de Ghostkeeper titille aisément les sens et il y a une utilisation astucieuse des effets sonores.

Tout cela demeure vain tant la démonstration tourne à vide. Elle est à l’image de la performance des actrices, plus convaincues que convaincantes, hormis celle de l’héroïne campée par Hannah Emily Anderson. Lorsqu’on ressort d’un film de genre plus ennuyé que traumatisé, ce n’est jamais bon signe.

En salle

Consultez l’horaire du film
Dark Nature (V. F. : Terreur sauvage)

Suspense horrifique

Dark Nature (V. F. : Terreur sauvage)

Berkley Brady

Avec Hannah Emily Anderson, Madison Walsh, Roseanne Supernault

1 h 25

4/10