L’histoire d’un des jeux vidéo les plus populaires de la planète et le combat mené par son créateur russe et un homme d’affaires néerlandais vivant à Tokyo pour en faire profiter le monde entier.

Si vous pensiez que Tetris était semblable à d’autres films inspirés de jeux vidéo, tels Angry Birds ou Mario Bros., on ne peut pas vous en vouloir. Qui aurait cru que les origines de ce jeu connu mondialement baignaient dans une atmosphère de fin de guerre froide et que des gens ont mis leur vie en danger pour en obtenir les droits de distribution ?

Au début des années 1980, l’informaticien Alexey Pajitnov créait dans ses temps libres des jeux vidéo sur l’Electronika 60, un ordinateur russe. En 1984, il programme la première version de Tetris. Ses collègues de l’Académie des sciences de l’URSS adorent. Certains membres du gouvernement voient alors une occasion de vendre le jeu à l’étranger, mais dans un régime communisme qui commence à s’effriter, les politiciens ne privilégient pas tous le triomphe de la patrie.

Ainsi, on suit quatre hommes qui luttent pour l’obtention des droits d’exploitation de Tetris. Il y a Robert Stein (Toby Jones), qui a l’habitude de traiter avec les Russes. Le milliardaire Robert Maxwell (Roger Allam) et son fils Kevin (Anthony Boyle), qui jure bien connaître le président Mikhaïl Gorbatchev. Puis, Henk Rogers (Taron Egerton), un homme d’affaires néerlandais qui vit à Tokyo et qui collabore avec Nintendo.

L’histoire du film est racontée de son point de vue. Sympathique et persévérant, Henk est un protagoniste idéal pour une histoire complexe de bataille pour des droits qui aurait pu être lassante. Taron Egerton (Rocketman, Kingsman) offre une performance convaincante et énergique – peut-être même trop. Le reste de la distribution est somme toute assez solide.

L’inclusion par le scénariste Noah Pink (la série Genius) d’évènements historiques, comme la chute de l’URSS, l’implosion de l’empire de Robert Maxwell et la création du Game Boy, rend le récit d’autant plus intéressant.

Le réalisateur Jon S. Baird (Stan & Ollie, Filth) en fait trop – une poursuite, vraiment ? –, mais nous maintient intrigués. Le contraste entre le climat d’oppression soviétique et l’univers coloré des jeux vidéo est une réussite. Bien que clichés, les nombreuses animations pixelisées, les personnages principaux présentés comme des « joueurs », la musique de Lorne Balfe (Black Widow, Bad Boys for Life) qui mélange les rythmes des années 1980 et des jeux vidéo de l’époque fonctionnent.

À l’instar du jeu, Tetris est une proposition qui nous étonne et nous divertit.

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Tetris

Drame historique

Tetris

Jon S. Baird

Avec Taron Egerton, Nikita Efremov, Sofya Lebedeva

1 h 58

7/10