Fraîchement installées à New York, Sam (Melissa Barrera) et sa sœur Tara (Jenna Ortega) sont à nouveau les proies de Ghostface, qui s’amuse à décimer leur groupe d’amis.

Exploiter le passé à des fins nostalgiques. Voilà l’adage de toutes les suites qui sont souvent déguisées en remakes. Mais contrairement à Star Wars, Jurassic World et autres Ghostbusters, Scream s’assume complètement dans sa façon de piller son propre héritage.

Après un cinquième épisode plus ou moins satisfaisant qui se la jouait trop méta dans sa façon de rendre hommage au film original, le sixième tome propose une variation de Scream 2, sans doute le meilleur de la série. L’action est déplacée dans la Grosse Pomme (mais on reconnaît sans difficulté Montréal) et les scènes de meurtres s’avèrent plus violentes que jamais. Il n’y a pourtant rien pour déstabiliser les amateurs... ou les surprendre outre mesure.

Le scénario qui cherche tellement à déjouer les clichés du genre en manipulant les codes de la franchise est loin de remplir toutes ses promesses. Les ficelles sont nombreuses, la recette éprouvée et les rares idées inédites ne sont bien souvent que des prétextes aux enjeux, comme les origines troubles de l’héroïne.

Le plaisir futile du jeu réside plutôt dans toutes ces fausses pistes et ces mises en abyme, ces monologues sur le cinéma et ces séquences barbares. Cela démarre en trombe par la tranchante introduction. Avant de culminer dans une cauchemardesque escapade en métro. Deux rares endroits où les cinéastes Matt Bettinelli-Olpin et Tyler Gillett (réalisateurs du précédent volet) font enfin quelque chose de leur mise en scène. N’est pas Wes Craven qui veut.

Le traditionnel mélange de tension, d’horreur et d’humour fonctionne lorsque Ghostface fait ressentir sa présence et se résorbe lors des moments plus explicatifs ou sentimentaux. Dommage que la révélation finale soit tellement tirée par les cheveux qu’elle finit par en devenir hilarante. Et que la distribution inégale axée autour de la jeune génération ne permette pas davantage à Courtney Cox et à la revenante Hayden Panettiere (vue dans Scream 4) de briller. Ce qu’on peut s’ennuyer de Neve Campbell, absente pour des raisons salariales !

Ce sont surtout les fans qui apprécieront Scream VI, un pastiche référentiel, vide et divertissant, fait pour engendrer des suites.

En salle

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Scream VI

Suspense d’épouvante

Scream VI

Matt Bettinelli-Olpin et Tyler Gillett

Avec Melissa Barrera, Jenna Ortega, Courtney Cox

2 h 02

6/10