Avant que les films de la série Thor ne deviennent principalement des comédies, ceux de la série Ant-Man occupaient le rôle de « répits comiques » de l’Univers cinématographique Marvel (MCU). Certes, l’humour de ces derniers est plus terre à terre que celui des aventures du dieu du Tonnerre qui voyage dans l’espace, mais qu’en est-il lorsque Scott Lang et sa famille se retrouvent dans le royaume quantique, un endroit encore plus éclaté que toutes les planètes visitées jusqu’ici ?

La bonne nouvelle est que le charme des Lang-Van-Dyne-Pym opère toujours. Paul Rudd, qui incarne Ant-Man pour la cinquième fois, reste l’acteur le plus sympathique d’Hollywood. Il ajoute quelques nuances à Scott Lang tout en restant le gars ordinaire qu’on aimerait avoir comme ami. Son incrédulité par rapport à son statut de superhéros est sincère, son amour pour sa fille Cassie, sa conjointe Hope et ses beaux-parents est attendrissant, et la dynamique familiale de ceux-ci est vraisemblable. Le film s’ouvre par une narration de Scott qui est en fait tirée de son livre Look out for the Little Guy !. Amusante, cette scène porte la signature évidente du réalisateur Peyton Reed, qui conclut la trilogie avec Quantumania.

Mais, soudainement – et par cela nous voulons dire précipitamment –, toute la famille est transportée dans le royaume quantique. Évidemment, elle entend moins à rire. Les blagues sont donc assurées par les différents habitants de ce monde situé dans l’infiniment petit. Elles fonctionnent pour la plupart, mais leur placement n’est pas toujours opportun. Surtout quand elles entrecoupent des scènes de l’effroyable Kang le conquérant.

PHOTO FOURNIE PAR MARVEL STUDIOS

Jonathan Majors est brillant dans le rôle de Kang le conquérant.

Majors le convaincant

Jonathan Majors est extraordinaire dans le rôle du supervilain qui voyage dans le temps et les univers. Son ton posé et son assurance sont intimidants, alors que ses explosions de colère et de violence sont terrifiantes. Kang est un personnage complexe et captivant. Ses motivations, qui seront expliquées au fil de quelques films et séries – ne manquez pas les scènes post-générique –, sont, comme celles de Thanos, valables, bien qu’extrêmes.

Les scènes que partagent Jonathan Majors et Michelle Pfeiffer sont parmi les meilleures. Ça fait plaisir de voir l’actrice explorer davantage le personnage de Janet Van Dyne, mais sa retenue imposée par le scénario est quelque peu frustrante.

On comprend que ses 30 années passées seule dans le royaume quantique ont été difficiles et que d’y retourner doit être traumatisant, mais on l’aurait aimée moins refermée sur elle-même.

PHOTO FOURNIE PAR MARVEL STUDIOS

Le DHank Pym (Michael Douglas), Hope Van Dyne (Evangeline Lilly) et Janet Van Dyne (Michelle Pfeiffer) dans le royaume quantique

Infiniment (trop) petit

Les possibilités visuelles pour créer le royaume quantique étaient infiniment grandes. Pourtant, le résultat semble petit. Tel qu’on l’a vu dans des films précédents, le chemin pour s’y rendre est spectaculaire. Mais une fois sur place, les lieux sont un peu plats. Malgré les couleurs, les textures et les créatures, tout finit par se ressembler... ou à ressembler à la cantina dans Star Wars : A New Hope. Kang possède une gigantesque forteresse et une armada de vaisseaux qu’on voit malheureusement à peine. Des raisons budgétaires expliquent probablement pourquoi les lieux très vastes ne sont jamais explorés en profondeur, mais ça reste décevant.

Autre détail visuel agaçant : les costumes en nanotechnologies. Depuis qu’Iron Man a développé le sien, tous les héros du MCU semblent faire affaire avec le même couturier. Enlever son casque en plein combat avec un hochement de tête pour rendre une ligne de dialogue puis refaire le même mouvement pour le remettre immédiatement n’est pas particulièrement naturel.

PHOTO FOURNIE PAR MARVEL STUDIOS

Visite dans le le royaume quantique

L’étonnant M. O. D. O. K. est toutefois un chef-d’œuvre d’effets spéciaux – on exagère, mais vous allez comprendre – en plus d’être crédible de manière hilarante. Il sera assurément l’un des personnages favoris.

Malgré ses quelques défauts, Ant-Man and the Wasp : Quantumania reste un bon divertissement et lance habilement la phase 5 du MCU. On reconnaît que les studios Marvel utilisent souvent la même recette et c’est peut-être encore plus évident dans ce film. Mais, que voulez-vous, on l’aime bien, cette recette.

En salle vendredi

Consultez l’horaire du film
Ant-Man and the Wasp : Quantumania
(V. F. : Ant-Man et la Guêpe – Quantumania)

Film de superhéros

Ant-Man and the Wasp : Quantumania
(V. F. : Ant-Man et la Guêpe – Quantumania)

Peyton Reed

Avec Paul Rudd, Evangeline Lilly, Jonathan Majors

2 h 05

7/10