Après la mort de sa femme et la perte de son emploi, Otto, un veuf seul et acariâtre de 60 ans, n’attend plus qu’une seule chose de la vie : la mort. Alors, il erre dans sa maison, fait des rondes de sécurité dans le quartier, engueule les résidants… Jusqu’à ce qu’un couple avec de jeunes enfants emménage dans la maison voisine.

La vie selon Otto est un remake du film suédois En man som heter Ove, lui-même adapté d’un roman à succès de Fredrik Backman. Une formule hollywoodienne éprouvée, or ici le résultat surpasse nos attentes. Cette comédie dramatique, réalisée par le vétéran Marc Forster (Finding Neverland, Monster’s Ball), est à la fois émouvante et réconfortante.

Éprouvé par bien des épreuves, incapable de faire le deuil de sa femme morte depuis six mois, Otto (Tom Hanks), un grincheux amer et solitaire, veut en finir avec la vie. Ses tentatives de suicide ne l’empêchent pas d’embêter tout son voisinage, avec sa vision très rigide de la copropriété et de la communauté. Jusqu’au jour où une famille emménage dans la maison voisine. La rencontre de ses nouveaux voisins, principalement de Marisol, une mère mexicaine aimante et généreuse, va bouleverser son quotidien. Et sa vision du monde.

La vie selon Otto revisite une histoire universelle et prévisible : celle d’un être totalement antipathique que l’amour et, surtout, la persévérance finiront par amadouer. Ce grincheux a le cœur plus gros qu’il n’en a l’air. Des flashbacks viennent appuyer le drame du passé d’Otto. En expliquant, avec moult détails, les raisons de sa vieille colère contre le genre humain. Or, le scénario ajoute aussi des éléments plus contemporains au récit, dont la place des médias sociaux ainsi que la transidentité.

L’entreprise est bien sûr un véhicule de luxe pour Tom Hanks. L’acteur de 66 ans trouve ici un rôle payant, avec lequel il offre une (très) honnête prestation. Son visage est rembruni pratiquement durant tout le film. Alors que celui de Marisol (excellente Marina Treviño) reste aussi radieux que son prénom.

Par ailleurs, le film sort en salle à une époque pandémique où l’on craint l’isolement et la détresse psychologique. Récemment, la question du suicide dans la fiction a surgi dans l’actualité, après que le ministère de la Santé et des Services sociaux du Québec a recommandé aux enseignants et aux bibliothécaires de ne pas parler aux élèves du dernier roman de François Blais, craignant que sa lecture puisse susciter des comportements suicidaires chez les élèves. La vie selon Otto prouve justement le contraire. Dans la réalité comme dans la fiction, ce n’est pas en cachant la détresse humaine qu’on soulage le mal de vivre.

Besoin d’aide ?

Si vous avez besoin de soutien, si vous avez des idées suicidaires ou si vous êtes inquiet pour un de vos proches, contactez le 1 866 APPELLE (1 866 277-3553). Un intervenant en prévention du suicide est disponible pour vous 24 heures sur 24, sept jours sur sept.

Consultez le site de l’Association québécoise de prévention du suicide
A Man Called Otto ( V.O.A.)
La vie selon Otto (V.F.)

Comédie dramatique

A Man Called Otto ( V.O.A.)
La vie selon Otto (V.F.)

Marc Forster

Tom Hanks, Mariana Treviño, Manuel Garcia-Rulfo

2 h 06
En salle

7/10