Matilda – The Musical Le pouvoir de l’amour

Ignorée par ses parents, une fillette brillante, Matilda, se réfugie dans la lecture. L’école qu’elle fréquente est dirigée avec une poigne de fer par une ancienne athlète olympique qui déteste les enfants. La jeune héroïne, dotée de pouvoirs spéciaux, s’élève contre l’injustice et incite les autres élèves à faire de même.

L’histoire rocambolesque de Matilda Wormwood, imaginée par l’écrivain britannique Roald Dahl et publiée en 1988, a été adaptée la première fois pour le cinéma en 1996. La version réalisée par Danny DeVito, qui y jouait le rôle du père malhonnête, mettait en vedette Mara Wilson, dans le rôle de Matilda. Les aventures de la jeune prodige ont aussi inspiré une comédie musicale, couronnée de succès et encore présentée à Londres, mise en scène par Matthew Warchus, sur le livret de Dennis Kelly et les chansons et la musique de Tim Minchin. Ce trio a de nouveau uni ses efforts pour réaliser une adaptation cinématographique de la comédie musicale, diffusée sur Netflix.

D’entrée de jeu, un numéro musical humoristique donne le ton, illustrant à quel point les parents de la petite Matilda sont détachés de leur bébé et voient sa naissance comme une catastrophe. Leur présence est par la suite épisodique, mais l’on comprend qu’ils méprisent leur fille et l’humilient, l’amenant à se venger.

La jeune Alisha Weir, d’origine irlandaise, est poignante dans le rôle de Matilda, à l’imagination débordante, qui subit les affres d’adultes carrément méchants.

Un autre niveau de cruauté est atteint lorsque la directrice de l’école Crunchem Hall, Miss Trunchbull, interprétée avec brio par Emma Thompson, méconnaissable, entre en jeu. Abusant de son autorité, l’ancienne athlète s’y donne à cœur joie pour faire peur aux élèves et imposer sa loi.

Des scènes intenses

Certaines scènes sont intenses, fidèles à l’œuvre de Roald Dahl, qui a lui-même souffert de mauvais traitements à l’école dans sa jeunesse, dans les années 1920, en Angleterre. Matilda, qui a acquis la télékinésie, soit la faculté de contrôler des objets par la pensée, bascule presque dans une œuvre de Stephen King lorsqu’elle n’en peut plus. Elle est rescapée grâce à l’influence positive et l’amour de deux femmes, une bibliothécaire bienveillante, Mrs Phelps (Sindhu Vee), ainsi qu’une enseignante qui croit en elle, la douce Miss Honey (excellente Lashana Lynch), qui la prend sous son aile malgré ses propres difficultés. Cette dernière interprète aussi la chanson la plus émouvante (My House).

Le réalisateur Matthew Warchus s’éclate dans des scènes, qui oscillent entre l’hyperréalisme d’une école glauque et le monde coloré issu de l’imagination de Matilda. Les autres enfants tirent fort bien leur épingle du jeu dans des numéros musicaux aux chorégraphies complexes. Même si le thème de l’oppression à l’école retentit moins ici qu’au Royaume-Uni, montrer qu’il est possible de dire non aux tyrans a une résonance internationale.

À regarder sur Netflix