Film choral campé un certain 23 décembre, où les astres semblent alignés pour que tout aille mal. Avec, et pour couronner (compliquer) le tout, une tempête de neige magistrale.

Vous raffolez des films de Noël, des petites lumières qui scintillent, des impayables vers d’oreille et des prévisibles finales, réconfortantes à souhait ? Ces comédies romantiques sous la neige de New York ou de Londres, c’est si beau, mais Montréal, ou pourquoi pas Charlevoix, ce serait mieux ?

Voilà pourquoi India Desjardins a écrit 23 décembre, un film inspiré d’un fait vécu. Il y a quelques années, son beau-père a été victime d’un trouble cardiaque, incident qui a entraîné son lot d’épiques rebondissements, à quelques jours de Noël. Plusieurs détails du scénario, notamment l’un des plus gros (on ne vous dira pas lequel), sont aussi arrivés dans la (sa) vraie vie.

L’autrice (Aurélie Laflamme) et scénariste, qui adore les films de Noël, a voulu proposer une recette toute québécoise. Avec des tourtières, des vélos dans la neige et les immanquables autoroutes bloquées. Un film qui nous ressemble, quoi, avec nos nappes Ricardo, mais aussi nos coups de gueule plus ou moins subtils en faveur de l’égalité. Ah oui, et nos urgences bondées, comment oublier ?

À la manière du classique du genre Love Actually, 23 décembre, réalisé par Miryam Bouchard (Lignes de fuite, Mon cirque à moi), avec sa brochette de grosses vedettes au générique (Christine Beaulieu, Stéphane Rousseau, Guylaine Tremblay, François Arnaud, Virginie Fortin, etc.), est ici un film choral, se déroulant toutefois sur une seule journée.

Le long métrage, qui met en scène des femmes fortes (mais malheureusement des hommes qui le sont moins), commence d’ailleurs avec des airs d’antifilm de Noël : une jeune et éternelle célibataire (aussi maladroite qu’attachante Virginie Fortin, qui mène le bal) qui n’en peut plus de se sentir « comme de la marde à Noël », un ado qui refuse net de se plier à la tradition des Fêtes de sa mère (inébranlable Marie-Hélène Thibault) et une dernière qui s’obstine à rêver d’un Noël parfait en famille (en parfaite hystérique Guylaine Tremblay, qui nous a tiré nos plus grands et francs éclats de rire). On ne vous dira pas tout (même si la bande-annonce en révèle trop).

PHOTO KARINE DUFOUR, FOURNIE PAR IMMINA FILMS

Scène du film 23 décembre

Ici s’arrête toutefois la comparaison avec le film de Richard Curtis, le scénario étant forcément moins audacieux (limité ?), temporalité oblige. Disons qu’on en aurait pris davantage en matière d’imbroglios (d’audace ?) et d’autres mésaventures rocambolesques (comme ce déshabillage dans le café, ou la scène de famille aux urgences, mémorable, à ressortir dans nos foyers à Noël !), des scènes impossibles qui donnent tout leur mordant aux comédies sentimentales. Et qui font qu’elles traversent le temps.

Cela étant dit, les gags se suivent tout de même à un rythme honnête, les répliques ne manquent pas de piquant, et la touche de modernité fait franchement du bien. C’est un film fait en 2022, et ça paraît.

Non, 23 décembre ne révolutionne pas le genre. Ne révolutionne rien du tout, en fait. Mais ce n’est pas non plus le but. C’est plutôt un film sans prétention, qui se veut fidèle à une tradition, drôle, réconfortant et rassembleur. Pour un rendez-vous des Fêtes bien de chez nous. Et à cet effet, rien à ajouter, sauf peut-être : mission accomplie.

En salle

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23 décembre

Comédie sentimentale

23 décembre

Miryam Bouchard

Avec Virginie Fortin, Bianca Gervais, François Arnaud, Catherine Brunet, Stéphane Rousseau, Michel Barrette, Guylaine Tramblay

1 h 41

6,5/10