Dans les années 1930, au moment où le monde vit une grave crise financière et assiste à la montée de régimes autocratiques, une femme hérite de la fortune de son père et doit maintenant diriger la banque familiale. Elle devra cependant se battre pour reconstruire sa vie à la suite de grands drames.

L’écrivain Pierre Lemaitre signe lui-même le scénario de cette adaptation cinématographique du deuxième tome de sa trilogie romanesque Les enfants du désastre, amorcée avec Au revoir là-haut, porté à l’écran par Albert Dupontel en 2017. Un tel cas de figure est plutôt rare (un écrivain signe rarement seul le scénario d’une adaptation de son roman), mais force est d’en constater cette fois la réussite.

Réalisé par Clovis Cornillac (Belle et Sébastien 3, C’est magnifique !), qui signe ici un quatrième long métrage à titre de cinéaste, Couleurs de l’incendie est un long métrage de facture classique, un peu à l’ancienne, de grande qualité, qui nous ramène à l’époque où le cinéma français savait aussi offrir de beaux films à vocation plus populaire, dans le sens le plus noble du terme.

S’offrant d’abord un plan séquence – assez réussi – auquel un drame mettra un terme, Clovis Cornillac met en valeur un récit campé dans une famille bourgeoise française de l’entre-deux-guerres. Nous retrouvons les Péricourt 10 ans après les avoir vus dans Au revoir là-haut, avec, cette fois, Léa Drucker dans le rôle de Madeleine (interprétée par Émilie Dequenne dans le long métrage d’Albert Dupontel). Seule héritière de l’empire financier que lui lègue son père, au grand dam de l’oncle Charles (Olivier Gourmet), cette dernière fera l’objet d’intrigues au point que, ruinée, elle devra reconstruire sa vie auprès d’un fils handicapé.

Couleurs de l’incendie emprunte ainsi les allures d’une vengeance savamment orchestrée alors que le monde est en train de se transformer, tant sur le plan financier que sur le plan politique. Léa Drucker (Jusqu’à la garde, Close) porte Couleurs de l’incendie à bout de bras et offre une fois de plus une composition remarquable. Face à elle, Benoît Poelvoorde trouve l’un de ses plus beaux rôles dans ce personnage d’industriel qui compte innover dans le domaine de l’aéronautique, non sans avoir auparavant intrigué dans les affaires de celle au service de qui il a déjà été. Si l’illusion n’est pas toujours au point pour le personnage de cantatrice qu’interprète Fanny Ardant, il reste que, dans l’ensemble, Couleurs de l’incendie est un film aussi captivant que soigné.

En salle.

Couleurs de l’incendie

Drame

Couleurs de l’incendie

Clovis Cornillac

Avec Léa Drucker, Benoît Poelvoorde, Alice Isaaz

1 h 34

7/10