Après une succession d’évènements traumatisants, Thor poursuit sa quête de paix intérieure, mais celle-ci est interrompue par Gorr, le massacreur de dieux. La Dre Jane Foster, ex-amoureuse du dieu du Tonnerre, est néanmoins de retour pour lui venir en aide.

Dès la première minute, on est happé. En très peu de mots, on ressent toute la douleur d’un père. La bande-annonce n’était pourtant qu’action et humour, avec une pincée d’épouvante. Puis, on se rappelle qu’il s’agit d’un film de Taika Waititi, oscarisé pour le scénario de Jojo Rabbit. À l’instar de James Gunn, les œuvres en apparence loufoques du cinéaste néo-zélandais peuvent faire rire puis pleurer en un instant.

En ce qui nous concerne, on aime les ruptures de ton fréquentes et draconiennes. Mais on sait qu’elles ne sont pas pour tous. Surtout qu’après une première scène tout en retenue dans un désert de sable blanc, on est envoyé sur un champ de bataille chaotique aux couleurs saturées. Les (As)Gardiens de la galaxie défendent un peuple d’humanoïdes bleus d’une armée de petites créatures poilues. Malgré la pagaille, Thor médite. Il intervient finalement et met rapidement fin aux hostilités... non sans dégâts. Cette scène clownesque, qui s’étire un peu, sert à montrer que Thor va où il sent qu’on a besoin de lui. En réalité, il cherche désespérément un nouveau sens à son existence qui compte déjà quelques milliers d’années.

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Christian Bale incarne Gorr dans Thor : Love and Thunder.

C’est alors que surgit un nouvel adversaire : Gorr, le massacreur de dieux. Comme son nom l’indique, celui-ci en veut aux êtres divins et n’en épargnera aucun. Christian Bale parvient une fois de plus à se métamorphoser. Sa performance, plus nuancée que certaines précédentes, est à la fois troublante et captivante. Chacune de ses présences à l’écran éclipse tout le reste et c’est possiblement pour cela qu’elles sont (trop) peu nombreuses.

L’autre personne qui change les « plans » de Thor est son ex, Jane Foster. D’autant plus qu’elle revient dans sa vie vêtue de la même armure que lui et maniant son marteau bien-aimé, Mjölnir — sa hache Stormbreaker est même jalouse ! Ça fait plaisir de voir Natalie Portman dans le rôle d’une superhéroïne pleine d’enthousiasme, mais aussi de doutes. Mighty Thor a beau être très forte, on perçoit tout de même sa vulnérabilité. Malgré des situations bien différentes, Thor et elle se trouvent dans un état d’esprit similaire. Combiné à leur passé commun, cela donne une dynamique entre les deux bien comique, mais surtout humaine. Il y a des malaises, des pulsions, des remises en question...

Comme nous l’avions écrit pour Thor : Ragnarok, Chris Hemsworth maîtrise à la perfection toutes les facettes de son personnage. Il impressionne tant par ses muscles que par sa capacité à faire sentir l’anxiété du dieu du Tonnerre. On aime également la sincérité des amitiés qu’il entretient avec Valkyrie (brillante Tessa Thompson) et Korg (Taika Waititi), qui est également l’hilarant narrateur de l’histoire.

Bien que le travail des acteurs soit remarquable, Love and Thunder est avant tout l’œuvre de son réalisateur. Taika Waititi, qui est aussi coscénariste avec Jennifer Kaytin Robinson, n’a cessé de dire qu’il souhaitait créer un film encore plus excentrique que Ragnarok. Il en met plein la vue – et les oreilles, grâce entre autres à quatre chansons de Guns N’Roses. Le rythme est intense, mais il laisse les scènes cruciales respirer. On rit, on pleure, et ce, en moins de deux heures. Chapeau !

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Thor : Love and Thunder
(V. F. : Thor : Amour et tonnerre)

Film de superhéros

Thor : Love and Thunder
(V. F. : Thor : Amour et tonnerre)

Taika Waititi

Avec Chris Hemsworth, Natalie Portman et Christian Bale

1 h 59

8/10