Dans le quartier des Olympiades du 13arrondissement de Paris, les tribulations sentimentales de quatre jeunes trentenaires, trois femmes et un homme. Ils sont amis, parfois amants, souvent les deux…

Après un passage en Amérique et un détour du côté du western avec The Sisters Brothers, qui n’avait pas ravi tous ses admirateurs, Jacques Audiard (Un prophète, Dheepan) est de retour chez lui et propose cette fois un film très contemporain, inspiré de trois nouvelles graphiques de l’Américain Adrian Tomine. Transposé dans un contexte français et se déroulant dans le quartier des Olympiades, dans le 13arrondissement de Paris, le récit suit le parcours sexuel et sentimental de quatre jeunes trentenaires, trois femmes et un homme, qui cherchent à tisser des liens en cette ère où les relations virtuelles occupent aussi un espace important.

Les Olympiades est ainsi branché sur l’air du temps, sans pour autant tomber dans les effets de mode ou tape-à-l’œil. Évitant tout regard condescendant sur des gens issus d’une génération qui n’est pas la sienne, Jacques Audiard mise plutôt sur une approche à la fois frontale et impressionniste, donnant ainsi à son récit une certaine profondeur, malgré une apparence de légèreté. À cet égard, il convient de souligner l’apport de Céline Sciamma (Portrait de la jeune fille en feu) et de Léa Mysius (Ava) dans l’écriture du scénario.

Grâce à un superbe travail sur les images, somptueuses, en noir et blanc (direction photo de Paul Guilhaume), l’œuvre prend une dimension particulière, qui la place un peu hors du temps. Audiard brosse un tableau moderne de la carte du Tendre, à travers les parcours de quatre personnages en perpétuel apprentissage d’une nouvelle grammaire amoureuse.

Rythmé par les intermèdes musicaux de Rone, ce portrait bénéficie aussi grandement de la qualité de ses jeunes interprètes. Le talent de Noémie Merlant était évidemment déjà reconnu, grâce notamment à Portrait de la jeune fille en feu, mais Lucie Zhang, Makita Samba et Jenny Beth sont de véritables révélations.

On ne classera peut-être pas Les Olympiades, lancé l’an dernier au Festival de Cannes (où il était en lice pour la Palme d’or), parmi les œuvres les plus fortes de Jacques Audiard, mais cette propension qu’a le cinéaste à explorer tous les registres force l’admiration.

En salle

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Les Olympiades

Drame sentimental

Les Olympiades

Jacques Audiard

Avec Lucie Zhang, Makita Samba, Noémie Merlant

1 h 45

7/10