Troisième volet de la série Fantastic Beasts, Les secrets de Dumbledore est le plus réussi du lot, malgré une fin quelque peu… décevante. Tout admirateur de la franchise Harry Potter devrait toutefois y trouver son compte.

Ce nouvel antépisode de la saga Harry Potter se passe dans les années 1930, où planent des airs de populisme et de guerre à venir. Alors que le féroce Gellert Grindelwald (Mads Mikkelsen) rallie de plus en plus de partisans, Albus Dumbledore (Jude Law) confie à Norbert Dragonneau (Eddie Redmayne) et ses acolytes la mission de mettre un frein à sa dangereuse ascension. Toujours ponctué d’humour, ce troisième opus de la saga – signé comme les deux précédents David Yates (qui a également réalisé les quatre derniers films Harry Potter) vient aussi plonger cette série spin-off dans un univers un peu plus sombre que les précédents.

La franchise prend un virage très politique, alors que le nouveau Suprême, dirigeant du monde des Sorciers, doit être élu. On sent dans les codes exploités des référents clairs au totalitarisme, au populisme et à l’identitarisme (qui, dans le monde des sorciers, se traduit par une haine des Moldus, soit les personnes non pourvues de pouvoirs magiques).

De nouveaux complices se joignent à la bande de Norbert, dont son propre frère Thésée (Callum Turner) et la sorcière américaine Eulalie Hicks (Jessica Williams), deux présences importantes et pertinentes dans cette distribution.

Plus de Dumbledore

Nous ne sommes pas tout à fait convaincue de ce qu’on a voulu dire par « Secrets de Dumbledore ». Car si l’illustre et mystérieux magicien, si bien interprété par le fantastique Jude Law, parvient ponctuellement à se glisser dans le déroulement de l’intrigue, il n’est que très peu question de secrets. Nous n’en avons en fait compté qu’un, qui finalement n’a pas beaucoup de répercussions sur l’intrigue principale.

PHOTO FOURNIE PAR WARNER BROS. PICTURES

Mads Mikkelsen, alias Gellert Grindelwald, dans une scène du film

Soulignons qu’une des plus persistantes rumeurs à son propos est confirmée dans les toutes premières minutes du film. Évoquée ensuite à plusieurs reprises, son orientation sexuelle (ou plutôt son amour pour Gellert Grindelwald) permet d’expliquer certaines de ses décisions prises par le passé et ses actions subséquentes.

Parce que le nom de Dumbledore figure dans le titre, on aurait voulu voir plus souvent à l’écran cette jeune version du futur directeur de Poudlard, à l’époque où il ne portait pas que des toges. Il a toujours le rôle qu’on lui connaît, soit celui du sage qui intervient aux moments opportuns. L’équilibre est maintenu pour que Norbert et ses créatures fantastiques ne passent pas au second plan. Toujours si attachant et interprété avec justesse par Eddie Redmayne, le personnage principal porte habilement le film sur ses épaules.

Tout aussi maléfique et complexe, Gellert Grindelwald, interprété par Johnny Depp dans le deuxième film, est cette fois porté par Mads Mikkelsen. Le procès de Depp pour violence conjugale aura forcé ce changement que l’on trouve finalement bienvenu. Mikkelsen n’a pas subi de relooking (Johnny Depp avait les cheveux blond platine pour le rôle, tel que le personnage était décrit dans Harry Potter et les reliques de la mort), mais son Grindelwald est plus convaincant, plus froid et antipathique, empêtré dans sa folie mégalomane et identitaire. Plus subtile dans son interprétation, Mikkelsen donne froid dans le dos. Mentionnons ici également le jeu d’Ezra Miller, dans le rôle de Creedance Barebone, toujours aussi excellent pour nous faire sentir mal à l’aise.

On a affaire ici à un film qui veut plaire aux connaisseurs de l’univers des sorciers et qui offre de nombreuses occasions de sourire grâce à des clins d’œil judicieux. Il est toujours plaisant de voir les lieux (Poudlard !), les objets et les personnages que l’on connaît apparaître à l’occasion dans cette chronique du passé. Même la trame sonore vient habilement titiller notre nostalgie et nous replonge dans ce monde magique, rien que par le retentissement de quelques accords célèbres.

La conclusion du long métrage est le point le plus faible de ce film loin d’être parfait, mais tout à fait plaisant. Cette fin manque de mordant et on peine à y croire. Oui, il est question de sorciers et de baguettes magiques, mais c’est finalement le manque de crédibilité (ou le manque d’action) à la fin des Secrets de Dumbledore qui nous fait décrocher.

Fantastique

Fantastic Beasts – The Secrets of Dumbledore (V. F. : Les animaux fantastiques – Les secrets de Dumbledore)

David Yates

Avec Eddie Redmayne, Jude Law, Dan Fogler, Mads Mikkelsen, Jessica Williams

2 h 22

7/10

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Fantastic Beasts – The Secrets of Dumbledore, de David Yates

En salle

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