Le DMichael Morbius souffre d’une rare maladie sanguine. En tentant d’élaborer un remède à partir de l’ADN de chauve-souris, il développe une forme de vampirisme.

Même les amateurs de superhéros se demandent pourquoi Sony Pictures a choisi de produire un film sur le personnage de Morbius. Pas qu’il soit entièrement inintéressant, mais, à l’instar de Venom, il s’agit d’un autre méchant/antihéros tiré des bandes dessinées mettant en vedette Spider-Man qui ne rencontre pas l’homme-araignée lorsque son histoire est portée au grand écran. Encore une fois, les scènes post-générique (nous y reviendrons) laissent présager qu’ils s’affronteront un jour… Il reste qu’il faut se taper près de 100 insipides minutes d’abord.

Jared Leto peut être génial (Dallas Buyers Club), mais il lui arrive de surjouer (Suicide Squad). Même si la crédibilité de son personnage de scientifique prêt à prendre tous les risques est minée par de nombreux raccourcis dans les scènes « de science », il parvient à nous convaincre par son assurance et son jeu posé. Il est également assez persuasif quand il se transforme en « Morbius, le vampire vivant » (les effets spéciaux, fort réussis, y sont pour beaucoup). Encore heureux que la faiblesse du scénario ne l’ait pas découragé d’offrir une performance respectable. Matt Smith, Adria Arjona et Jared Harris aussi font ce qu’ils peuvent dans les circonstances.

Assez pour les fleurs, car tout le reste est décevant, voire frustrant.

Nous vivons l’âge d’or des films de superhéros. Sans qu’ils soient tous exceptionnels, il est maintenant rare d’en voir qui nous rappellent les nombreux navets des années 2000. Le réalisateur Daniel Espinosa nous ramène toutefois en arrière avec une formule dépassée, des enjeux inexistants et des clichés à la pelle. Le récit est si prévisible — la trame sonore hyper appuyée n’aide en rien — qu’on ne ressent aucune émotion. Les corps laissés sans vie n’émeuvent personne, même pas les passants qui les voient griffés à mort ou vidés de leur sang. Les deux agents du FBI qui tentent de résoudre tous ces meurtres (Tyrese Gibson et Al Madrigal) sont inutiles à l’enquête et au film.

Le combat final est atroce. Sans raison, les adversaires sont soudainement plus puissants — et flous — que jamais. La destruction laissée derrière eux n’alerte personne – les New-Yorkais de Morbius doivent être vraiment blasés. Ce qui mène au coup fatidique est risible. Au moins, ça ne s’étire pas trop.

Mais ce n’est pas fini ! Les scènes post-générique sont honteuses. Elles font référence aux évènements de Spider-Man : No Way Home, mais sont totalement incohérentes. Il n’y a rien dans ces brefs instants qui se raccorde logiquement aux films précédents ou aux BD originales. Il est clair que Sony veut bâtir son Univers Spider-Man (SSU) à tout prix. Toutefois, les fans ne voudront peut-être pas payer éternellement.

En salle

Morbius

Film de superhéros

Morbius

Daniel Espinosa

Avec Jared Leto, Matt Smith, Adria Arjona

1 h 44

4/10