Depuis 2017, la population des baleines noires a chuté de 10 % en Atlantique Nord. Les immenses cétacés meurent trop souvent de leur cohabitation inégale avec les humains. Dans l’espoir de les sauver, un petit groupe de scientifiques, d’écologistes et même de pêcheurs met ses connaissances en commun.

À la fin du documentaire Les dernières baleines noires, les noms de toutes celles qui sont mortes dans l’Atlantique Nord depuis 2017 sont écrits à l’écran. Il y en a 34. Voilà un bien sombre tableau.

Quelques-uns, sans doute, y verront une tentative de manipulation. Un truc tire-larmes. À l’exemple de la musique parfois un peu trop appuyée qui accompagne les images fortes de ce film. De notre point de vue, on parlerait davantage, pour emprunter à une expression remontant aux années 1960, de cinéma vérité.

Cinéma vérité. Cinéma éclatant, percutant, dérangeant, mais aussi, souvent même, attendrissant. C’est vrai qu’il y a des images plutôt atroces de cadavres de baleines noires dans ce film. Mais il y a aussi de très belles et même reposantes prises de ces cétacés se déplaçant, insouciants, dans les eaux du golfe Saint-Laurent comme en haute mer.

Et surtout, il y a l’exposition d’un problème sans que l’on montre trop du doigt d’éventuels coupables. Sans trop de fla-fla, le documentaire explique la situation et évoque les solutions, ou du moins, les démarches pour en trouver.

Le problème ? Les baleines ont du mal à cohabiter avec les bateaux qui sillonnent les eaux de l’Atlantique Nord. Les cas de collisions, tout comme ceux de cétacés pris dans des filets de pêche, sont nombreux. Certaines images présentées ici sont très éloquentes à ce sujet.

Les solutions ? Elles se discutent au sein d’un groupe bigarré comptant des photographes, des biologistes, des gens d’affaires et même des pêcheurs, qui essaient de nouvelles techniques pour laisser moins de déchets dans les océans.

Un chiffre parle de lui-même : quelque 63 tonnes de matériaux de pêche ont été retirées des eaux canadiennes du côté de l’Atlantique en 2020 seulement.

En introduction, on dit que le sort des baleines est une métaphore de la mer. Leur déclin renvoie à celui des océans. Le temps presse pour agir.

Les dernières baleines noires n’est pas un film mignon ni un film racoleur. C’est un film juste.

Présenté en salle en version originale anglaise avec sous-titres français.

Consultez l’horaire du film
Last of the Right Whales (v. f. : Les dernières baleines noires)

Documentaire

Last of the Right Whales (v. f. : Les dernières baleines noires)

Nadine Pequeneza

Avec Nick Hawkins, Tom Cheney et Martin Noël

1 h 32

7/10