Prise de remords, une jeune fille de 20 ans rend à la directrice d’atelier de la Maison Dior le sac qu’elle lui a volé dans le métro. Séduite par cette audace et convaincue de son talent, la couturière expérimentée, qui participe à une dernière collection avant de prendre sa retraite, invite l’inconnue dans son atelier à titre d’apprentie.

La partie du récit se déroulant à l’intérieur même de l’atelier d’une grande maison comme Dior constitue de loin la plus intéressante de ce film. On nous propose en effet ici une entrée privilégiée dans un monde où celles qu’on appelle les « petites mains » accomplissent un travail d’une très grande précision et d’une très grande beauté. Avec discrétion, et souvent avec dévotion, ces couturières mettent ainsi leur expertise au service du rêve en confectionnant les tenues que les plus grands couturiers conçoivent.

Cet aspect est d’ailleurs très bien rendu dans ce deuxième long métrage de Sylvie Ohayon (Papa Was a Rolling Stone). En revanche, le scénario est parfois malhabile et l’intrigue, excusez l’inévitable formule, cousue de fil blanc. C’est une belle histoire, pourtant. Nathalie Baye, toujours impeccable, se glisse en effet dans la peau d’une femme au cœur sec, qui voit peut-être enfin chez une jeune fille, en qui elle reconnaît sans doute un peu une part d’elle-même, l’espoir de pouvoir transmettre son art, ne serait-ce que pour la beauté du geste. Lyna Khoudri, révélée dans Les bienheureux (Sofia Djama) et Papicha (Mounia Meddour), offre également une excellente performance.

Pour parvenir à s’ouvrir un peu à cette idée, les deux femmes, issues de deux classes sociales différentes, devront évidemment mettre le temps qu’il faut pour s’apprivoiser. La plus mûre devra apprendre à ouvrir son cœur cadenassé à double tour ; la plus jeune devra s’initier aux règles d’un monde rigoureux, ainsi qu’aux jalousies qu’elle provoque malgré elle au sein de l’équipe.

Cette schématisation devient d’ailleurs parfois un peu grossière. Et pas à la hauteur de la finesse requise pour exercer le métier auquel on rend ici hommage. On retient néanmoins de Haute couture cette visite dans l’atelier d’une maison de prestige, dépeint de façon très crédible.

En salle

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Haute couture

Drame

Haute couture

Sylvie Ohayon

Avec Nathalie Baye, Lyna Khoudri, Pascale Arbillot

1 h 30

6/10