Endeuillé par la mort de sa femme qui vient de donner naissance à leur fille Maddy, Matthew Logelin (Kevin Hart) tente tant bien que mal de conjuguer sa vie de père seul avec son travail et un peu de vie sociale. Or, tout le monde, à commencer par son omniprésente belle-mère Marion, essaie de lui montrer le chemin à suivre.

Ne cherchons pas trop loin pourquoi Fatherhood sort aujourd’hui ; la fête des Pères est dans deux jours. Cette stratégie de marketing convenue et sans originalité correspond à peu de choses près au contenu du film qui, heureusement, gagne en intérêt à mesure qu’il se déploie.

Il n’en demeure pas moins que 15 minutes après le début du film, on peut pratiquement deviner comment cette histoire (vraie, paraît-il) va finir, tellement le scénario est mince et transparent.

Après un début peu convaincant, on retrouve donc Matthew plongé dans toute la litanie des situations catastrophes avec bébé : les nuits blanches, les coliques, le vomi sur un inconnu, la poussette au mécanisme incompréhensible, la couche souillée et les blagues d’un burlesque douteux qui viennent avec ça.

Donnons au moins le mérite au réalisateur de recréer ici des situations où tous les parents se reconnaîtront. Et remercions-le aussi de nous transporter, à mi-parcours, quelques années plus tard alors que bébé Maddy est devenu une craquante fillette. Devinez quoi, celle-ci servira de catalyseur dans la nouvelle relation amoureuse de papa Matthew.

Dans le rôle de Maddy, la jeune Melody Hurd fait du bon boulot. Tout comme la douée Alfre Woodard que nous avions adorée dans le film Clemency. Au fond, c’est peut-être la performance d’ensemble des acteurs qui sauve ce film, meilleur et plus consistant dans ses passages dramatiques et ses moments tendres que dans sa dimension comique.

Au début de sa carrière, le cinéaste Paul Weitz s’était fait remarquer avec les films American Pie et About a Boy. En 2018, son drame Bel Canto avec Julianne Moore nous avait laissé de glace. Fatherhood est (un peu) d’un meilleur cru.

Notons enfin que Montréal sert de doublure pour la ville de Boston dans cette histoire. Plusieurs acteurs québécois, parmi lesquels on compte Alice Tran, Anthony Kavanagh et Julie Trépanier, font de courtes (et bonnes) apparitions parlées. On reconnaîtra aussi des lieux de l’Ouest-de-l’Île et les Habitations Jeanne-Mance.

Offert sur Netflix.

Fatherhood

Comédie dramatique

Fatherhood

Paul Weitz

Avec Kevin Hart, Melody Hurd, Alfre Woodard

1 h 51

6/10