Basé sur des faits réels, ce film biographique retrace le parcours d’Antonia Brico, première femme à avoir dirigé un orchestre symphonique à la fin des années 1920. Entre New York, Amsterdam et Berlin, la jeune femme a mené une carrière remplie d’aspérités pour faire reconnaître son talent et tracer son chemin dans un monde d’hommes.

Il faut attendre la 75minute de ce long métrage qui en compte 139 pour voir le personnage de Willy/Antonia prendre une baguette de conductrice et commencer à diriger un orchestre d’hommes pas très heureux de cette incongruité.

Incongruité parce qu’à l’époque, entre les deux guerres mondiales, les femmes ne dirigeaient pas les orchestres symphoniques. Mais Willy/Antonia (un double nom dont l’explication surgit dans l’histoire) a un sens de la détermination hors du commun. Elle fait son chemin contre vents et marées et en dépit de nombreux échecs.

Tantôt dure, tantôt belle, tantôt enrageante, tantôt débordante d’espoir, cette histoire, inspirée de faits réels, possède tous les attributs pour être un film grand public tout à fait charmant.

En plus d’un certain émerveillement, on en ressortira avec au moins deux choses : avoir appris une leçon de détermination et le goût d’en apprendre un peu plus sur cette femme d’exception (les sites web consacrés à Antonia Brico sont nombreux).

La chef d’orchestre n’est pas pour autant un grand film. Il nous est apparu parfois trop parfait, trop propre, trop conte de fées. L’usage des effets spéciaux numériques pour les plans urbains larges est à oublier. Et on ne sort jamais des ornières du film biographique classique avec ses bons et ses méchants, ses riches et ses pauvres, sa montée en puissance vers un coup dur avant un atterrissage en douceur.

On retiendra plutôt les passages singuliers tels que l’expression magnifique dans le visage d’Antonia en transe lorsqu’elle dirige l’orchestre, ou encore l’effet très réussi de la dernière scène (regardez l’ombre au sol) qui répond à la scène d’ouverture.

Il y a aussi l’histoire du personnage secondaire de Robin Jones (Scott Turner Schofield) qui a pris un autre chemin qu’Antonia pour arriver à la même destination. Sous-jacent à l’histoire principale, ce sujet résonne jusqu’à aujourd’hui.

La musique ? Foisonnante ! Bach, Stravinsky, Mahler, Schubert, Debussy, Beethoven, Gershwin et on en passe.

En salle dès vendredi

IMAGE FOURNIE PAR MK2 | MILE END

La chef d’orchestre, de Maria Peters

La chef d’orchestre

Drame biographique de Maria Peters. Avec Christianne de Bruijn, Benjamin Wainwright, Scott Turner Schofield.

2 h 19

★★★