Récemment sortis de prison et vivant en maison de transition, des hommes et des femmes tentent de refaire leur vie en faisant un stage dans une entreprise de transformation du bois. Le quotidien et la démarche de ces êtres fragiles sont néanmoins remplis d’espoir.

Malmenée depuis des années, l’industrie forestière a fait et fait encore vivre des milliers de travailleurs. Et elle aide aussi de nombreuses personnes à refaire leur vie avec noblesse.

C’est cette beauté que l’on voit dans ce long métrage documentaire explorant un sujet hors du commun dans une forme malheureusement trop convenue pour qu’on lui attribue une note plus élevée. Cela reste néanmoins un film de grande valeur qui, on l’espère, s’inscrira le temps venu dans la programmation de quelques réseaux de télévision.

Le film est tourné à Stagem, entreprise de réinsertion à l’emploi de Roberval. On y suit quelques ex-détenus dans leurs premiers pas « en dehors ». Sans surprise, il y a tous les types de personnages : le doué désireux de réussir, le vieux routier qui essaie fort, le récalcitrant, etc. Certains ont des enfants. D’autres combattent des problèmes de dépendance. La caméra les suit sans les juger et nous les rend attachants.

Le film est assez linéaire dans son ensemble, mais possède quelques beaux passages narratifs et des images fortes, telles ces portes automatisées de l’entreprise rappelant celles d’une prison. Ou encore, ce petit véhicule remorqueur essayant de sortir un semi-remorque du pétrin ; deux pas en avant, un pas en arrière…

PHOTO FOURNIE PAR SPIRA

Les libres, de Nicolas Lévesque

Le quotidien de ces gens a quelque chose de monotone. Du bois, ils (et nous aussi !) en voient beaucoup passer. C’est répétitif. Mais comme il est dit dans un passage du film, ce stage en réinsertion est un début et non une fin.

Sur la plateforme des cinémas Beaubien, du Parc et du Musée.

★★★

DOCUMENTAIRE. Les libres. Nicolas Lévesque. Avec Samuel Bouchard, Alain Lavoie, Pierrot Lapierre. 1 h 34.