Chaque année, quelque 400 enfants se présentent seuls à la frontière canadienne dans l’espoir d’être accueillis et d’obtenir le statut de réfugié. Ce documentaire suit le parcours de trois d’entre eux arrivés ici à différentes étapes de leur vie.

Pour sortir en toute hâte du pays où leur vie est en danger, les réfugiés se lancent dans un marathon. Un long marathon. Du genre de ceux qui peuvent se compter en années. Et dont ils ne sortent pas indemnes.

C’est le cas d’Afshin, Alain et Patricia, les trois attachants personnages de ce documentaire, une idée originale de Julie Boisvert et de Mylène Péthel qui ont coécrit le scénario avec Paul Tom.

Sans s’imposer, sans bousculer, Seuls veut faire la démonstration que l’arrivée d’immigrants au pays ne constitue ni une menace ni un poids pour la société en place. Elle constitue, au contraire, une plus-value.

Le film suit donc le parcours de trois réfugiés rendus à différentes étapes de leur vie. Afshin, que les parents ont pratiquement forcé à quitter l’Iran, habite l’île de Montréal où il a visiblement réussi. L’homme s’est marié, a une famille et a une maison à L’Île-Bizard.

Alain a aussi connu un beau parcours. Parti de l’Afrique, il est aujourd’hui policier à Toronto. Quant à Patricia, c’est une jeune femme dont le destin demeurait encore flou au moment du tournage. Elle a obtenu le statut de réfugié, mais avait encore tout à apprendre pour se faire une place dans la société.

Tout ça nous est raconté avec beaucoup d’empathie et un brin d’humour. Ainsi, même si Afshin a bien réussi, il a beaucoup souffert de l’absence de ses parents. Lorsque sa mère vient le visiter, elle lance : « Je m’ennuie de l’odeur de mon fils. » Par contre, cet Afshin, fin metteur en scène, a trouvé un moyen infaillible pour faire parler de lui à l’école !

L’approche est d’une simplicité désarmante mais nécessaire pour bien cerner les enjeux des trois personnages. Comme la portion de leur vie en amont de leur arrivée ne repose sur aucune archive visuelle, elle est racontée avec des séquences animées. Le coup de crayon, comme les couleurs, est très simple. Cela renvoie au fait que leur histoire a commencé de façon très modeste.

On aurait apprécié, pour renforcer le propos, avoir quelques statistiques sur la situation des réfugiés après leur arrivée. On aurait aimé, parfois, une musique juste un petit peu moins insistante.

Mais dans l’ensemble, ce documentaire est un très, très bel hommage à la résilience des personnes immigrantes et à la bonté des travailleurs et bénévoles qui les accueillent au pays.

En salle et aux RIDM

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Seuls

Documentaire

Seuls

Paul Tom

Avec Afshin Khazeni, Alain Arakaza et Patricia Asiimwe

1 h 22

7/10