Il existe dans ce 5ème set un aspect quasi documentaire. Voilà bien l’élément le plus intéressant de ce deuxième long métrage de Quentin Reynaud (Paris-Willouby), lui-même ancien joueur de tennis de bon niveau. Le stade Roland-Garros comme lieu de tournage – un privilège rarement accordé – ajoute à la crédibilité d’un film qui entraîne le spectateur dans les coulisses d’un sport pouvant se révéler cruel pour ceux qui ne parviennent jamais à monter au classement.
Alex Lutz (César 2019 du meilleur acteur grâce à Guy), qui n’avait jamais vraiment tenu une raquette auparavant, se révèle d’ailleurs excellent dans la peau de ce joueur qui, après avoir atteint la demi-finale de Roland-Garros à l’âge de 19 ans, n’a jamais pu ensuite combler les promesses. Déclaré has been depuis longtemps, le vétéran est fouetté dans son orgueil quand un jeune prodige (Jürgen Briand), nouvelle coqueluche des médias, arrive sur le circuit, drapé d’une arrogance que le vétéran reconnaît trop bien.
Ce film se révèle ainsi intéressant quand le cinéaste s’attarde à l’aspect psychologique d’un sport extrêmement exigeant sur ce plan. Il est cependant un peu moins convaincant quand le récit s’immisce dans la vie personnelle et familiale du joueur. Même si Ana Girardot et Kristin Scott Thomas offrent de solides performances, leurs rôles demeurent un peu trop schématiques. D’autant que celui de l’épouse attendant la fin de la carrière de son sportif de mari pour entreprendre enfin la sienne était prometteur. Tout comme celui de cette mère cassante, une ancienne joueuse de tennis, qui, elle non plus, n’a pas obtenu la carrière qu’elle attendait.
Cela dit, le dernier acte, magnifiquement filmé, est aussi haletant qu’une véritable cinquième manche disputée à Roland-Garros. Ce qui n’est pas rien.
Présenté en salle
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IMAGE FOURNIE PAR TVA FILMS
5ème set , de Quentin Reynaud
Drame
5ème set
Quentin Reynaud
Avec Alex Lutz, Ana Girardot, Kristin Scott Thomas
1 h 53
★★★