Malgré les nombreux acteurs de renom au générique de The Suicide Squad, la vedette est son réalisateur et scénariste James Gunn. Rarement a-t-on vu un film à grand déploiement aussi divertissant. C’est à la fois drôle, violent, attendrissant, humain, sincère, beau et intense. Tout ça, sans se prendre trop au sérieux.

The Suicide Squad est une succession de ruptures de ton, ce qui pourrait facilement nous faire décrocher, mais Gunn parvient à maintenir notre attention de multiples façons. D’abord, le rythme est soutenu, parfois effréné, jamais étourdissant. L’action ne manque pas et elle est variée. Le sang gicle, les têtes explosent et les membres tombent, mais les moyens diffèrent ! Gadgets et armes en tous genres, combats magnifiquement chorégraphiés, poursuite en camions blindés, bâtiment qui s’effondre, animaux marins très voraces…

Saupoudrés parmi toute cette brutalité se trouvent des gags hilarants, des images sublimes et des moments de grande tendresse. Oui, certaines blagues sont le résultat de la mort atroce de personnages — secondaires et principaux —, mais la violence n’est pas l’unique mécanisme utilisé par Gunn pour faire rire. La rivalité entre Bloodsport (Idris Elba) et Peacemaker (John Cena) est particulièrement amusante. Le brave et stoïque colonel Rick Flag est plus détendu que dans le premier Suicide Squad, ce qui permet à Joel Kinnaman d’afficher un côté pince-sans-rire. L’étrange Polka-Dot Man (David Dastmalchian) est tragicomique à fond et sera certainement l’un des favoris des fans. Nanaue, alias King Shark, devrait aussi être parmi leurs préférés. Sylvester Stallone prête sa voix à l’énorme requin qui marche et qui dévore tout rond des humains, sympathique malgré son appétit meurtrier. On est attendri par son vocabulaire limité et sa grande solitude.

Cœur et âme

King Shark parvient à nous toucher surtout parce qu’il a l’air d’un gros nounours, mais c’est Ratcatcher 2 qui est réellement le cœur du film. La Portugaise Daniela Melchior épate dans ce premier rôle en anglais. Sa douceur et son courage inspirent. Elle fait ressortir l’humanité des brutes de la Task Force X, ce qui nous aide à espérer que certains sortent vivants de cette mission suicidaire. Elle réussit même à nous faire aimer les rats !

De son côté, Margot Robbie est toujours aussi géniale dans le rôle de Harley Quinn. Sa candeur, sa franchise et son enthousiasme sont encore plus mis de l’avant que dans ses films précédents. D’une certaine façon, la personnalité de Harley est celle du film de James Gunn : brillante mais vulnérable, attachante mais meurtrière, puis complètement cinglée ! Elle est l’âme de The Suicide Squad.

PHOTO FOURNIE PAR WARNER BROS.

Margot Robbie incarne Harley Quinn pour la troisième fois dans The Suicide Squad.

Pour faire vibrer l’âme, il faut de la musique. À l’instar de Quentin Tarantino, James Gunn sélectionne méticuleusement les chansons de ses œuvres. On entend ainsi Johnny Cash, Pixies, Louis Prima, The Jim Carroll Band et The Decemberists, entre autres. John Murphy (la série Les misérables, Kick-Ass) a composé le reste de l’excellente trame sonore.

On peut difficilement dire du mal de The Suicide Squad. Dans le genre, on frôle la perfection. Avec intelligence et respect, James Gunn a transposé au grand écran l’esprit des bandes dessinées de John Ostrander afin que chacun puisse passer un bon moment au cinéma. À condition évidemment d’être prêt à faire rapidement son deuil, de multiples fois.

En salle dès le 6 août.

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The Suicide Squad

Film de superhéros

The Suicide Squad

James Gunn

Avec Idris Elba, Margot Robbie, John Cena

2 h 12

8/10