À court d’argent, Anna s’installe pour quelque temps chez ses parents, Catherine et Yann, avec son copain Thomas. Inquiète de les voir s’incruster, Catherine consulte son amie Mylène qui lui prodigue quelques conseils machiavéliques pour les chasser de la maison.

La comédie est un art dont la réussite n’est pas facile au cinéma. C’est encore plus le cas lorsqu’on aborde un phénomène qui n’est pas neuf. Comme celui des enfants qui retournent vivre à la maison. D’aucuns se rappellent le film Tanguy d’Étienne Chatiliez. Mais dans le cas de Chacun chez soi, le souvenir risque de s’effacer très vite.

Parce que ce film n’est pas drôle. En fait, il est un peu triste. Il est en effet triste de voir ces quatre personnages passer à travers un scénario farci de gags faciles, surfaits, sans substance ni imagination.

Tout tourne donc autour du retour à la maison d’Anna (Alice de Lencquesaing) et de son copain Thomas (Olivier Rosemberg) qui s’installent chez les parents de la jeune femme. Très vite, la fille tombe sur les nerfs de sa mère parce qu’elle porte ses vêtements et laisse des miettes dans le pot de Nutella. Même Thomas, qui n’aime pas le lit d’eau, rechigne.

Catherine (Michèle Laroque) prend alors tous les moyens pour les effrayer. Or, ils sont tous prévisibles : elle fait de l’exercice au milieu de la nuit, met du Tabasco dans le vin, vend les fringues de Thomas… C’est sans oublier le très anticipable concours de cris orgasmiques entre les deux couples, dont les chambres sont l’une au-dessus de l’autre.

Un peu détaché de tout le monde, Yann (Stéphane De Groodt) est si obsédé par le soin à apporter à ses bonsaïs qu’il hésite à partir en vacances. Lorsqu’il transporte l’un de ses chers arbres nains en voiture en voiture, il lui passe la ceinture de sécurité. Une mise en scène à raz les bonsaïs…

Ces quatre personnages centraux sont pour ainsi dire fades. Bizarrement, ce sont quelques personnages secondaires qui ont les meilleures répliques, à commencer par la survoltée et tyrannique Mylène (Laurence Bibot). Avec elle, on a enfin un peu de zeste !

Le manque d’idées est encore flagrant lors d’un passage dramatique sorti de nulle part et planté vers la fin du film. L’imbroglio est résolu aussi vite qu’il est apparu. Dommage.

Sans passion, sans originalité et sans ressort, le film est en plus très court, soit 83 minutes. Il faut voir dans cette durée un autre signe que tout ça a été construit sur un grand vide.

En salle dès ce vendredi

Chacun chez soi

Comédie

Chacun chez soi

Michèle Laroque

Avec Michèle Laroque, Stéphane De Groodt et Alice de Lencquesaing

1 h 23

4/10

Consultez l’horaire du film