La vie d’un crooner au cœur brisé, qui s’est juré de ne plus jamais tomber amoureux, est bousculée quand, à la suite d’une crue de la Seine, une sirène échoue devant la péniche-cabaret où il chante.

Un croisement entre Splash et l’univers de Jean-Pierre Jeunet et Marc Caro, façon Delicatessen et Amélie Poulain. Les parentés sont si flagrantes que ce nouveau conte, imaginé par Mathias Malzieu pour évoquer la magie de la Ville Lumière, trouve plus difficilement ses marques et son identité propre.

Cela dit, le deuxième long métrage du leader du groupe Dionysos, son premier en prises de vues réelles après Jack et la mécanique du cœur, un film d’animation, n’est certainement pas dénué de charme. Abordant des thèmes qui lui sont chers – les tempêtes du cœur en l’occurrence –, le cinéaste orchestre ici une histoire romanesque entre deux êtres qui, l’un comme l’autre, sont complètement fermés à l’idée de laisser libre cours à des sentiments amoureux.

Gaspard (Nicolas Duvauchelle) prend ainsi le risque de s’occuper de cette sirène mal en point, car, contrairement à beaucoup d’autres hommes dont le cœur a littéralement explosé au son du chant de cette créature, il se croit immunisé. De son côté, la sirène (Marilyn Lima) est consciente des ravages qu’elle fait dans le cœur de certains hommes, mais ne sait pas du tout ce qu’est l’amour.

Dans un décor aux accents délicieusement rétro, Malzieu jongle avec quelques belles idées et dessine des personnages périphériques cadrant parfaitement dans le ton de son film – mention à Rossy de Palma dans le rôle d’une voisine envahissante. Mais son récit manque parfois de tonus. On appréciera ainsi davantage Une sirène à Paris pour son style et son caractère fantastique, plus rarement exploité dans le cinéma français, tout autant que pour son romantisme très assumé.

En salle dès ce vendredi

Une sirène à Paris 

Conte fantastique

Une sirène à Paris 

Mathias Malzieu

Avec Nicolas Duvauchelle, Marilyn Lima, Romane Bohringer

1 h 42

6/10