Quand nous lui avons parlé en marge de la sortie d’A Quiet Place, en 2018, John Krasinski avait confié ne pas être lui-même très friand de films d’horreur. À l’époque, il voyait surtout en ce projet une occasion de parler de la famille.

L’originalité du film, qui a obtenu il y a trois ans un succès que personne n’attendait, résidait en deux aspects bien précis. Pour survivre, une famille isolée sur une ferme devait d’abord maintenir un silence absolu afin de ne pas attirer l’attention d’étranges créatures, venues d’on ne sait où. Dans ce contexte, les humains émettant le moindre son étaient pratiquement condamnés à une mort certaine. Ensuite, le réalisateur, qui tenait aussi le rôle principal (ce qui n’est pas le cas dans la suite), avait fait le choix de ne rien révéler – ou si peu – des monstres meurtriers, que le spectateur a pu découvrir de façon plus précise une fois l’histoire bien engagée.

Signant seul le scénario d’A Quiet Place Part II (Un coin tranquille 2e partie en version française), à partir des personnages créés par Bryan Woods et Scott Beck pour le premier film, John Krasinski emprunte cette fois une approche plus classique en utilisant les codes traditionnels du genre. Dès le prologue, les créatures sont bien vivantes, clairement vues, et plus féroces que jamais. On ne sait toujours pas d’où elles viennent, ni ce qu’elles veulent, mais les dégâts sont très lourds, et le monde évolue désormais dans un décor apocalyptique.

Du 1er au 474e jour

Cette deuxième partie commence au « Jour 1 », alors qu’une énorme météorite fend le ciel en crachant du feu, interrompant ainsi une partie de baseball à laquelle la petite communauté participe, y compris les Abbott, dont le fils, atteint de surdité comme sa sœur, est l’un des joueurs. Il y aura massacre. Si Krasinski reprend son rôle au cours de cette première journée de l’ère postapocalyptique, le spectateur apprendra très vite, quand le récit se transporte subitement au 474e jour de cette nouvelle époque, que le bon père de famille n’a pas survécu.

La mère Evelyn (Emily Blunt), sa fille adolescente Regan (excellente Millicent Simmonds), son fils Marcus (Noah Jupe) et le petit dernier, âgé de quelques mois à peine, sont forcés de trouver refuge dans une usine abandonnée, à tenter de survivre avec l’aide d’un résistant (Cillian Murphy), rencontré pour la première fois à la partie de baseball interrompue au Jour 1.

PHOTO FOURNIE PAR PARAMOUNT PICTURES

Millicent Simmonds est excellente dans A Quiet Place Part II (Un coin tranquille 2e partie), film de John Krasinski.

Maintenant son film sous tension, Krasinski exécute habilement les scènes d’horreur en multipliant les attaques-surprises des vilaines créatures envers les humains. Au moment où les membres de la famille sortent séparément de leur refuge, le récit se déploie d’ailleurs à trois endroits différents à la fois, ce qui permet au réalisateur de s’en donner à cœur joie au rayon des frissons en nous donnant du trois pour un. Il passe aussi manifestement le flambeau à l’aînée, Regan, qui le pressent-on assez vite, utilisera son énergie d’adolescente plus rebelle pour tenter de combattre les hideuses bestioles. À la fin du dernier acte, on laisse évidemment la porte grande ouverte à un possible troisième chapitre.

Moins fin que le premier long métrage, plus directement axé sur l’action, A Quiet Place Part II devrait répondre aux attentes des amateurs du genre.

En salle dès ce vendredi

A Quiet Place Part II

Drame d’horreur

A Quiet Place Part II

John Krasinski

Avec Emily Blunt, Millicent Simmonds, Cillian Murphy

1 h 37

6/10