Après quelques années d’errance, Dink, jeune charpentier doué, mais à la vie dissipée, revient dans son patelin pour prendre possession de l’héritage laissé par son père. Ses tentatives pour remettre sa vie en ordre se heurtent aux alarmantes dépendances de sa mère et de son ancienne copine.

Il y a une lointaine métaphore de la dernière élection américaine dans ce long métrage campé au Vermont et tourné avec un budget modeste.

Revenant dans la maison de son père, une roulotte insalubre posée n’importe comment sur un immense et magnifique terrain, le personnage de Dink essaie jour après jour de se construire une vie loin des démons l’ayant tenaillé dans le passé. La construction d’une cabane dans le bois, projet que Dink fait seul, constitue le miroir de ce désir d’accomplissement.

Or, Dink trouve peu d’inspiration autour de lui. Sa mère, Jane, se sent uniquement vivante au casino, tandis que son ex-copine Sierra (excellente Tara Summers) ne décroche pas de l’alcool. Deux forces du mal qui essaient de tirer Dink vers le bas.

PHOTO KINO LORBER

Affiche du film Major Arcana

En dépit du peu de moyens à la disposition de l’équipe de tournage, le film est très convaincant, porté par un scénario demeurant centré sur son sujet.

Et, ingrédient plutôt rare au cinéma, l’histoire prend le temps nécessaire pour explorer les gestes du travail. Il y a beaucoup de noblesse dans ces nombreux plans où, sous les efforts de Dink, on voit peu à peu se dresser cette modeste cabane assemblée par tenons et mortaises. Son petit château, c’est sa victoire. Ces passages sont savoureux.

Mais les forces du bien et du mal s’affrontent jusqu’à la dernière seconde dans cette histoire qui se conclut peut-être un peu trop abruptement et où le personnage central continue à chercher une issue à sa vie. On se demande si ce Sisyphe d’Amérique va passer à travers « four more years ».

Major Arcana est offert en VSD.

★★★½

Major Arcana. Drame. Josh Melrod. Avec Ujon Tokarski, Tara Summers et Lane Bradbury. 1 h 22.