La vie d’un homme ayant le pouvoir de se rendre invisible, qu’il utilise peu, bascule le jour où ce pouvoir se détraque et échappe à son contrôle. Ses amours et ses amitiés s’en trouvent bouleversés.

La prémisse de L’angle mort est formidable. Dans une ambiance évoquant les années 70, on nous entraîne dans une boîte fréquentée essentiellement par une clientèle noire, où l’on danse sans retenue sur des rythmes sensuels et envoûtants. Une jeune mère surveille son nouveau-né qui dort dans son berceau dans une pièce attenante. Or, ce bébé disparaît. Pour mieux réapparaître ensuite.

Trente-huit ans plus tard, Dominick (Jean-Christophe Folly) ne sait trop que faire de ce don d’invisibilité qui lui est tombé dessus à la naissance. Il appert pourtant que c’est grâce à celui-ci, qu’il ne peut atteindre qu’en maîtrisant son souffle et en se concentrant très fort, qu’il apprendra un peu comment on le voit dans la société, tant dans la sphère intime que publique.

Voilà d’ailleurs la belle astuce trouvée par Patrick Mario Bernard et Pierre Trividic, qui, après Dancing et L’autre, offrent ici un troisième long métrage de fiction en près de 20 ans. Parfois invisible aux yeux des autres, Dominick a ainsi accès à une vérité qu’il ne pourrait découvrir autrement. Et peut aussi établir des rapports humains d’une autre nature.

Cela dit, L’angle mort n’a strictement rien du film de « superhéros » habituel. Dans ce conte fantastique, les cinéastes préfèrent utiliser une approche hyper réaliste, dans laquelle l’effet « spécial » n’en est pas vraiment un. Pour évoquer son invisibilité, le personnage se promène dans le monde flambant nu, sous l’indifférence totale des gens qu’il croise.

L’idée de départ est forte, mais le récit s’étiole néanmoins au fil d’une histoire qui ne semble plus trop savoir comment trouver son ancrage. Mais L’angle mort a du style, c’est indéniable.

IMAGE FOURNIE PAR FUNFILM DISTRIBUTION

L’angle mort, un film de Patrick-Mario Bernard et Pierre Trividic

★★★

L’angle mort. Drame fantastique de Patrick Mario Bernard et Pierre Trividic. Avec Jean-Christophe Folly, Isabelle Carré, Golshifteh Farahani. 1 h 44.

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