Dans une petite communauté perdue d’Islande, Ingimundur, un policier devenu veuf à la suite d’un accident de la route, découvre que sa défunte femme le trompait avec un collègue plus jeune. Sa quête de vérité se transforme en une spirale obsessive dans laquelle il entraîne sa fille Salka.

Drame policier dans lequel la police n’est pas exactement à donner en exemple, ce deuxième long métrage d’Hlynur Pálmason est aussi passionnant qu’un polar venu du pays d’Arnaldur Indriðason.

Passionnant dans le sens de froid, humide, mystique, déroutant comme le climat de cette île-pays qui est magnifiée par les cadrages splendides de cette production.

Mais au-delà des qualités esthétiques de son film, Pálmason est plutôt doué pour inventer et imposer sa propre écriture. Après une première scène qui dicte parfaitement l’élément déclencheur de l’histoire, il installe la caméra dans un angle précis en retrait de la maison du personnage central pour mieux nous raconter les effets du temps qui passe.

Beaucoup plus loin dans l’histoire, il filme avec le même brio une scène dans laquelle le personnage d’Ingimundur perd la carte sous le regard désapprobateur de ceux qui l’entourent.

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A White, White Day (V.F. : Brumes d’Islande), de Hlynur Pálmason

De bout en bout, le film dégage un climat d’étouffement qui nous renvoie à l’incapacité d’Ingimundur de tourner la page sur l’infidélité de sa femme. Ce personnage est porté avec une charge émotive de tous les instants par Ingvar Sigurðsson, ce qui lui a valu le prix Louis-Roederer de la révélation du Festival de Cannes l’an dernier.

Un ou deux passages un brin longuets n’entachent en rien ce film d’une grande beauté.

Offert sur les plateformes des cinémas Moderne, du Parc et Le Clap.

★★★½

Drame. A White, White Day (V.F. : Brumes d’Islande), de Hlynur Pálmason. Avec Ingvar Sigurðsson, Ida Mekkin Hlynsdottir et Hilmir Snaer Guðnason. 1 h 49.