En 1770, Marianne, une artiste peintre, doit réaliser le portrait de mariage d’Héloïse, une jeune bourgeoise qui vient de quitter le couvent. Héloïse résiste à son destin en refusant de poser. Marianne, qui lui est présentée comme une dame de compagnie, devra la peindre en secret et de mémoire. Entre elles se développeront des liens plus forts.

Dans ses précédents films, la cinéaste française Céline Sciamma (Tomboy, Bande de filles) abordait des sujets très actuels et urbains. Elle se plonge cette fois dans un tout autre registre. Portrait de la jeune fille en feu est un splendide film d’époque, frontalement poétique, doublé d’une histoire d’amour fiévreuse et impossible entre deux femmes.

C’est un film beau, fin, sensible, sensuel et élégant, qui met en scène Noémie Merlant, tout en retenue, dans le rôle de l’artiste troublée par ce modèle récalcitrant et énigmatique, la formidable Adèle Haenel, actrice fétiche de la cinéaste. La mise en scène de Céline Sciamma est magnifique de subtilité dans son évocation des turbulences du rapport amoureux, alternant entre gros plans sur les visages des personnages et la nature qui se déchaîne derrière eux.

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Portrait de la jeune fille en feu, de Céline Sciamma

Prix du scénario au dernier Festival de Cannes, Portrait de la jeune fille en feu est un film d’époque à la fois très contemporain. Un manifeste sur la condition féminine, sur le carcan de la société patriarcale, sur les rapports de classe aussi. Mais c’est surtout une œuvre magnifique sur les amours contrits, la naissance du désir et l’intensité du désir assouvi, fait de silences, de sous-entendus et de non-dits.

★★★★

Drame historique. Portrait de la jeune fille en feu, de Céline Sciamma, avec Adèle Haenel, Valeria Golino et Noémie Merlant. 2 h.

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