Salomé, jeune adulte à l’avenir incertain, déniche un travail d’été dans la déchetterie d’un village où elle a vécu 10 ans plus tôt. Au fil de quelques rencontres avec des gens de son âge, elle apprend peu à peu à remettre sa vie sur les rails et à aller vers de nouveaux horizons.

« Un pays qui flingue sa jeunesse, c’est un pays mourant. »

Cette petite phrase que prononce, vers la fin du film, la mère de Mathis, personnage très présent et pourtant absent parce que disparu, en dit long sur le sens de cette histoire.

Voilà une réflexion criante sur une jeunesse paumée, un peu perdue, très en colère, face à un horizon bouché dans la France des régions. D’ailleurs, la scène où ce commentaire est lancé et dans laquelle les parents de Mathis viennent récupérer quelques affaires de leur fils dans la roulotte que squatte Salomé (Salomé Richard) est l’une des plus belles et des plus troublantes du film.

Or, cela n’est pas suffisant. Parce que dans son ensemble, ce long métrage souffre de toutes sortes de maux incurables : un scénario inconsistant, une mise en scène sans ressort, un rythme frôlant l’agonie et des personnages qui ne laisseront aucun souvenir impérissable, notamment celui de Jessica, déraillée jusqu’à la caricature. 

IMAGE FOURNIE PAR K-FILMS AMÉRIQUE

Rêves de jeunesse, d’Alain Raoust

On comprend que l’idée d’ensemble était d’évoquer une certaine déception, une chronique du mal-être chez les jeunes, une langueur mâtinée d’ennui dans un village depuis longtemps abandonné par sa jeunesse. Or, ce n’est sans doute pas facile de faire passer un tel sentiment de l’écran au cœur du spectateur.

Il y a une douzaine d’années, Yves Christian Fournier l’avait réussi avec brio dans Tout est parfait. Ici, au contraire, tout est imparfait. Et presque sans intérêt. On est au bord du vide. Dans tous les sens du mot.

★★

Rêves de jeunesse. Un drame d’Alain Raoust. Avec Salomé Richard, Estelle Mayer et Yoann Zimmer. 1 h 32

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