Dans les années 70, un couple fou amoureux se forme, duquel naît la petite Yanna. Cette dernière grandit loin de la ville, dans un esprit de liberté totale, en composant avec les nombreuses absences de son père.

Portant au grand écran un scénario que l’autrice Marie-Christine Lê-Huu a tiré de sa propre pièce, Mariloup Wolfe propose un film vibrant, au cœur duquel figure une histoire d’amour des plus intense. Celle-ci est racontée du point de vue d’une fillette allumée, à qui l’on a appris à faire fi des conventions sociales.

On retrouve un peu l’esprit des films de Tony Gatlif (Gadjo Dilo, Exils) dans Jouliks, dans la mesure où l’on fait écho, notamment sur le plan musical, à la culture dont est issu l’un des personnages principaux. Cela dit, nonobstant la polémique qui a éclaté plus tôt cette semaine à propos de la représentation des Roms à l’écran, il convient quand même de souligner que ce film de fiction est campé à une époque marquée par le retour à la terre, et plus particulièrement aussi par l’ouverture aux autres et la recherche de nouveaux modèles de vie.

Jouliks (mot russe voulant dire « voyous ») emprunte d’abord et avant tout la forme d’un drame familial intimiste, dont l’issue tragique est dévoilée dès le départ. Dans cette ode à l’anticonformisme, Mariloup Wolfe illustre très bien le feu qui anime les deux amoureux (très belles performances de Jeanne Roux-Côté et Victor Andrés Trelles Turgeon), et mène à bien un récit raconté en un long retour en arrière. On louera aussi les performances de Christiane Pasquier, formidable dans le rôle ingrat d’une mère complètement dépassée par les choix de vie de sa fille, et Michel Mongeau, magnifique force tranquille.

IMAGE FOURNIE PAR TÉLÉFICTION DISTRIBUTION

Jouliks

Mais on retiendra surtout de Jouliks la présence de Lilou Roy-Lanouette, dont la force n’est pas sans rappeler celle de la petite Charlotte Laurier dans Les bons débarras, il y a près de 40 ans…

★★★½

Jouliks. Drame de Mariloup Wolfe. Avec Lilou Roy-Lanouette, Jeanne Roux-Côté, Victor Andrés Trelles Turgeon. 1 h 53.

> Consultez l’horaire du film : https://ouvoir.ca/2019/jouliks