Après avoir tenu des propos homophobes publiquement, un vice-champion de natation est contraint d’entraîner les Crevettes pailletées, équipe de water-polo gaie qui, à l’approche des Gay Games, tenus en Croatie, est plus motivée par la fête que par la compétition…

La presse française a souvent décrit cette comédie dramatique comme un croisement entre The Adventures of Priscilla, Queen of the Desert et Le grand bain. Il est vrai que Les Crevettes pailletées emprunte le road trip flamboyant au film classique australien, et la compétition de sport aquatique à la comédie française à succès de l’an dernier.

À la fin du match, il en résulte un film aux ressorts dramatiques prévisibles, mais sympathique au possible. En s’inspirant de sa propre histoire (il s’est lui-même joint à cette équipe de water-polo il y a quelques années), Cédric Le Gallo, qui a eu l’idée de ce film et le coréalise, est allé au-delà des clichés attendus. Même si les personnages frôlent souvent la caricature (la comédie l’emporte clairement sur le drame), le récit renferme quand même de beaux accents d’authenticité.

Alban Lenoir, qui est aussi l’une des têtes d’affiche de L’intervention (aussi dans les nouveautés de la semaine), interprète le protagoniste autour duquel gravitent tous les personnages, avides de solidarité au sein d’un groupe où l’autodérision et l’humour vache sont de mise. Les scénaristes ont aussi eu l’habileté de dessiner le personnage a priori homophobe (Nicolas Gob) sans en faire un être imposant sa propre vision de la masculinité ni, à l’opposé, un modèle de rédemption.

On pourra ainsi classer ce feelgood movie dans la catégorie des films rassembleurs qui célèbrent la diversité. Fièrement.