Avec ce neuvième long métrage, Quentin Tarantino s’est fait plaisir en réalisant un film essentiellement construit autour de son amour du cinéma et de sa fascination pour l’époque de la fin des années 60, encore bien ancrée dans la culture populaire en général, et dans la sienne en particulier. Le titre de son film, déjà, rend hommage au cinéma de Sergio Leone, maître du western spaghetti. La jubilation de filmer du réalisateur de Pulp Fiction imprègne d’ailleurs chaque plan d’un long métrage dont il a légèrement modifié le montage depuis sa présentation récente au Festival de Cannes, en compétition officielle.

Comme dans tout film de Tarantino, Once Upon a Time in... Hollywood (Il était une fois à... Hollywood en version française) compte quelques scènes jouissives qui, assurément, feront un jour partie d’une anthologie consacrée à l’œuvre du cinéaste. Il y a celle où Cliff (Brad Pitt), cascadeur de profession, se retrouve sur le plateau de la série télé The Green Hornet, face à un Bruce Lee (Mike Moh) plutôt « fendant ». De son côté, Rick (Leonardo DiCaprio), vedette sur le déclin à qui Cliff sert de chauffeur et confident, plonge dans l’une des conversations les plus marquantes de sa carrière sur le plateau d’un western avec une partenaire de jeu âgée… de 8 ans (formidable Julia Butters). La virée de Cliff dans un ranch qu’ont investi des hippies, disciples de Charles Manson, passera aussi à l’histoire. Et puis, ce dernier acte, très « tarantinesque » dans sa violence, tellement outrancière qu’elle emprunte alors un aspect de bande dessinée.

Une impression de redite

Cette attention à reproduire avec un imprenable souci du détail et force clins d’œil une époque précise – nous sommes en 1969 – a d’évidence de quoi réjouir tout amateur de cinéma. D’autant que Tarantino, l’un des plus brillants dialoguistes contemporains, affiche toujours un sens assassin de la réplique.

Au fil de la projection, on se demande toutefois assez rapidement où le cinéaste veut bien en venir avec tout ça. Une impression de redite s’installe et le tout s’étire un peu, comme si le récit ne parvenait pas à trouver un ancrage pour véritablement aboutir sur quelque chose.

Il est impossible d’évoquer ici un aspect important du film sans rien divulgâcher, mais disons simplement qu’on peut aussi éprouver un certain malaise face à la propension qu’a le cinéaste à réinventer des faits historiques à sa façon, surtout dans ce cas-ci, alors que les noms de vraies personnes sont utilisés.

Pitt, l’ultime star de cinéma

Malgré ces réserves, on ne s’empêchera pas pour autant d’aller voir ce film, ne serait-ce que pour apprécier les performances des deux acteurs principaux, Brad Pitt en particulier. Enfin de retour dans un grand rôle au cinéma, l’acteur, maintenant âgé de 55 ans, brûle l’écran à chacune de ses présences en se glissant dans la peau d’un personnage a priori loser, qui, pourtant, ne perd jamais son cool. Digne héritier de Robert Redford, Pitt fait ici merveille.

Once Upon a Time in... Hollywood est bien sûr à l’affiche en version originale et en version doublée française, mais il convient de souligner la présentation de ce film en version originale avec des sous-titres français dans quelques cinémas. À Montréal, c’est notamment le cas au Cinéma du Parc.

IMAGE FOURNIE PAR COLUMBIA PICTURES

L’affiche de Once Upon a Time in... Hollywood

Once Upon a Time in... Hollywood. Comédie dramatique de Quentin Tarantino. Avec Leonardo DiCaprio, Brad Pitt, Margot Robbie. 2 h 42. ★★★

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