Depuis quelques années, Disney réinterprète ses classiques d’animation en leur insufflant une nouvelle vie en prises de vues réelles. Lancés plus tôt cette année, Dumbo et Aladdin ont eu droit à ce traitement. C’est maintenant au tour de The Lion King de faire peau neuve, sous l’habile direction de Jon Favreau. Le réalisateur des deux premiers Iron Man propose un film d’animation à la fine pointe de la technologie, visuellement magnifique. Mais il se contente de suivre les traces de l’œuvre originale.

Après avoir consacré trois ans à la réalisation de The Jungle Book, dans lequel il a mêlé les images de synthèse aux prises de vues réelles, Jon Favreau a voulu aller encore plus loin techniquement. Avec The Lion King, il a intégré la technologie propre aux jeux vidéo en réalité virtuelle aux façons de faire plus traditionnelles du cinéma, avec des caméras et des prises de vues sur grue. Le résultat est époustouflant. 

Les animaux sont d’un réalisme à couper le souffle. Le lionceau Simba (JD McCrary) est tout simplement adorable. Sauf qu’on nous sert une reprise presque image par image du classique lancé en 1994.

Bien sûr, des éléments ont été approfondis, parfois très subtilement, puisque la nouvelle mouture du film dure 30 minutes de plus. Les amateurs de la version originale ne s’en plaindront pas. James Earl Jones, le seul à reprendre son rôle 25 ans plus tard, donne la chair de poule lorsque, dans la peau de Mufasa, le valeureux lion qui règne sur le royaume, il prodigue les mêmes conseils à son fils, Simba.

Les autres membres de la distribution apportent chacun une contribution intéressante. Dès qu’il entre en scène dans le rôle de Simba devenu adulte, Donald Glover (Atlanta, Solo : A Star Wars Story) fait sa marque. Lorsqu’il chante à sa façon Hakuna Matata, le rappeur connu sous le nom de Childish Gambino brille. Beyoncé Knowles-Carter donne quant à elle du mordant à la lionne Nala, adulte, qui affronte Simba et n’accepte pas si facilement qu’il ait abandonné les siens aux mains du cruel Scar.

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Nala (Beyoncé) et Simba (Donald Glover), une fois adulte

Interprétée par Beyoncé et Donald Glover, la ballade Can You Feel the Love Tonight rend encore plus belles les retrouvailles des amis, devenus amoureux, dans un environnement splendide.

Effrayantes hyènes

Mais revenons à l’histoire, qui met de l’avant le délicat équilibre régnant dans la nature et le respect qu’il importe de lui accorder. L’intrigue, aussi vieille que le monde, avec des échos de Hamlet, de Shakespeare, se noue autour du lion Scar qui, pour devenir roi, ourdit de sombres complots pour se débarrasser de son frère, Mufasa, et de son neveu, Simba. 

Chiwetel Ejiofor (12 Years a Slave, Doctor Strange) parvient à s’approprier le rôle, associé dans la mémoire populaire à Jeremy Irons. Il est menaçant et fait peur. Le réalisme des images amplifie sa cruauté et celle des hyènes aux crocs acérés, qui deviennent ses alliées. Florence Kasumba (Black Panther) est particulièrement féroce dans le rôle de Shenzi. Ses acolytes (Eric André et Keegan-Michael Key) apportent un peu d’humour à l’ensemble, mais les hyènes demeurent d’effrayants prédateurs. Les lionnes, menées par Sarabi (Alfre Woodard), qui tient tête à Scar, prennent de leur côté la place qui leur revient.

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Simba (JD McCrary), Timon (Billy Eichner) et Pumbaa (Seth Rogen)

Heureusement, Pumbaa (Seth Rogen) et Timon (Billy Eichner) sont là pour dérider l’atmosphère. Plus sympathiques que jamais, ils font rire avec leurs blagues de flatulences et leurs taquineries.

The Lion King avait-il besoin d’être refait ? Plusieurs diront que non. Cette version n’est pas destinée aux tout-petits. Mais elle trouvera son public grâce à ses images d’une incroyable beauté, ses interprètes triés sur le volet, ses chansons devenues des classiques et son récit qui fait la promotion de valeurs universelles, comme la loyauté et le courage.

The Lion King sortira en salle vendredi prochain. 

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The Lion King

The Lion King. Film d’animation de Jon Favreau. Avec Donald Glover, Beyoncé Knowles-Carter, James Earl Jones, Chiwetel Ejiofor. 2 h. ★★★ 1/2