Combien de fois peut-on raconter l’histoire de l’homme-araignée ? Spider-Man : Far From Home n’est probablement qu’un autre film de superhéros comme il s’en produit cinq ou six par année...

En fait, non. C’est un film d’ados, d’action, une comédie — romantique, par moments —, un road movie, un récit d’initiation…

Les attentes étaient grandes. Le 23chapitre de l’Univers cinématique Marvel (MCU) est une suite directe à Avengers : Endgame, qui pourrait devenir le long métrage le plus lucratif de tous les temps. C’est aussi le deuxième volet des nouvelles aventures du tisseur de toiles, relancées en 2017 avec Homecoming, qui avait été très bien reçu par le public et la critique. Finalement, il arrive après le magistral Spider-Man : Into the Spider-Verse, lauréat de l’Oscar du meilleur film d’animation plus tôt cette année.

Dans la réalité comme à l’écran, on compte beaucoup sur le héros au costume rouge et bleu.

Les responsabilités de Peter Parker (Tom Holland, magnétique) n’ont jamais été aussi importantes, mais le jeune homme de 16 ans espère s’en échapper quelques jours et profiter de son voyage en Europe avec ses camarades de classe.

Si vous n’avez toujours pas vu Endgame (nous vous le conseillons vivement, car, à ce point, le MCU est comme une série télé au grand écran), disons que Spider-Man représente la relève des grands héros qui l’ont précédé. Ainsi, lorsque des êtres surnaturels détruisent quelques villes du monde, Nick Fury (Samuel L. Jackson) fait appel à lui. Mais aussi à Quentin Beck (Jake Gyllenhaal), qui aurait déjà croisé ces gigantesques monstres qui prennent la forme des éléments qui composent notre planète.

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Jake Gyllenhaal et Tom Holland dans Spider-Man : Far From Home, de Jon Watts

Après avoir défendu Venise d’une créature à base d’eau, Parker et Beck, maintenant surnommé Mysterio, se dirigent vers Prague afin de prévenir la prochaine attaque, cette fois d’un géant incandescent. Ça tombe bien : le séjour européen de Peter et de ses amis se déplace lui aussi dans la capitale de la République tchèque.

Malgré la menace imminente, l’adolescent ne peut s’empêcher de penser à son plan — très complexe — pour avouer ses sentiments à MJ (Zendaya, si cool). Dès que l’occasion se présente, il n’hésite donc pas à laisser toute la place à Beck, lui permettant de devenir un héros au même titre que les Avengers. Le New-Yorkais n’aura malheureusement pas la conscience tranquille longtemps et devra enfiler de nouveau son costume et sauver ses copains du pétrin.

Un heureux mélange

Comme ils l’avaient fait dans Homecoming, le réalisateur Jon Watts ainsi que les scénaristes Chris McKenna et Erik Sommers réussissent à bien doser l’humour, le drame et l’action. Si on oublie un instant l’aspect superhéros, on pourrait se croire dans une version moins vulgaire d’EuroTrip. Les jeunes comédiens y sont pour beaucoup, en commençant par Tom Holland et Zendaya. Leur amour naissant est maladroit, charmant, mais surtout crédible.

Leurs amis Ned (Jacob Batalon), Betty (Angourie Rice), Flash (Tony Revolori) et Brad (Remy Hill) ajoutent tous à la dynamique de groupe et offrent les moments les plus comiques du film.

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Spider-Man : Far From Home

Les nombreuses ruptures de ton nuisent parfois au rythme ou affaiblissent la tension. Certaines scènes de combat s’étirent et paraissent sans grand enjeu. Soulignons toutefois l’ingéniosité de quelques prises de vue et de l’utilisation des pouvoirs de Spider-Man et de Mysterio. Une scène en particulier, qui démontre toutes les capacités du maître des illusions, semble directement tirée des comics.

Terminons avec Quentin Beck. Fidèle à son habitude, Jake Gyllenhaal se transforme avec conviction, cette fois-ci en personnage de bande dessinée. Son charisme permet à l’intrigue principale de tenir la route. Laissons tout de même planer le mystère par rapport à son rôle dans cette aventure.

★★★½ Spider-Man : Far From Home (V.F. : Spider-Man – Loin des siens). Film de superhéros de Jon Watts. Avec Tom Holland, Zendaya, Jake Gyllenhaal. 2 h 9.

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